En Syrie et en Irak, un crime contre l’humanité ET contre son patrimoine
Pour Pascal DURAND, député européen EELV:
« L’Irak et la Syrie couvrent une grande partie de l’ancienne Mésopotamie et recèlent de trésors archéologiques vieux de plusieurs milliers d’année que l’Etat islamique peut librement détruire et piller pour financer ses actes terroristes. 90% du patrimoine culturel syrien serait aujourd’hui menacé de destruction ou de vol. Or ce n’est sûrement pas de la seule responsabilité de l’Etat islamique comme certains le prétendent. Le régime de Bachar el-Assad a également une immense part de responsabilité dans cet état de fait. Je regrette fortement que la majorité conservatrice de ce Parlement ait refusé de reconnaître cette responsabilité partagée, préférant se concentrer sur le groupe État islamique et ainsi alimenter la théorie d’un « choc des civilisations » faisant le jeu des terroristes comme du régime syrien. J’aimerais rappeler que les trésors des villes d’Alep, de Damas, de Bosra, le site de Palmyre, les forteresses de Qal’at al-Hosn et Qal’at Salah El-Din en Syrie avaient été classés en juin 2013 sur la liste du patrimoine mondial en péril de l’Unesco.
L’UE doit d’urgence mettre tout en œuvre pour lutter contre ce nettoyage culturel qui sévit en Syrie et en Irak et vient s’ajouter aux massacres et violences atroces perpétrés contre les populations civiles. L’UE doit également lutter contre le trafic illégal d’œuvres qui alimente toutes les parties prenantes au conflit dans la région et ce spécialement sur le marché européen. Le trafic illégal de biens culturels est désormais le troisième plus gros trafic illégal au monde, derrière celui des armes et de la drogue. L’UE doit également défendre une extension de la définition de crime contre l’humanité pour l’étendre à des actes visant le patrimoine mondial de l’humanité, comme le demande la directrice générale de l’Unesco Irina Bokova, qui réclame également que la Cour pénale internationale se saisisse de ce cas.«