En marge de la campagne d’Eva Joly : Deux victoires à savourer
Mais, quelles que soient les motivations, savourons les résultats obtenus. Qui aurait parié emporter le combat contre le fioul lourd à Lucciana, quand le Collectif de riverains tenait sa première réunion dans l’indifférence générale, puis quand le Préfet de Haute Corse signait en faveur d’EDF le permis de mettre des moteurs au fioul lourd malgré nos protestations, tandis que l’Assemblée de Corse n’avait pas encore pris la position ferme qui a été la sienne par la suite ?
A Bastilicaccia, la lutte menée par les associations Aria Linda et a Sintinella a été à l’origine de toute cette mobilisation, de la lutte résolue et démocratique qui a conduit l’Assemblée de Corse à mener les études nécessaires, et à prendre des positions de plus en plus fermes. Désormais, la décision de réaliser l’approvisionnement en gaz naturel de l’île via le projet Cyrénée qui va relier Bastia-Lucciana, la Plaine, Portivechju, le Valincu et Aiacciu est prise. En termes d’aménagement du territoire, cette mise à disposition d’une énergie moins chère et beaucoup moins polluante pour toutes ces micro-régions sera un atout essentiel. Et pour les sites d’implantation des deux centrales électriques, les bénéfices pour la santé publique et l’environnement seront énormes pour les générations à venir.
C’est là une victoire considérable à saluer comme il se doit, même s’il faut encore vérifier que l’annonce faite, en pleine période électorale, pour que le fioul léger soit utilisé comme combustible transitoire à Lucciana avant l’arrivée du gaz, est bien concrète et définitive.
Lors de la venue sur le site de Bastilicaccia de la candidate écologiste il y a un mois, plus de 200 personnes étaient là, et cette mobilisation a pesé sur le dossier. Tout comme la présence d’Eva Joly, couverte par les télévisions tenues par les règles d’égalité de temps de parole, lors de la manifestation en mer à Brégançon a mis la question des forages en Méditerranée à l’avant-scène de la campagne présidentielle.
Si certains s’interrogeaient encore sur l’intérêt d’avoir une candidate écologiste à l’élection présidentielle, ces deux belles victoires donnent une réponse sans appel. C’est parce que nous avons pu peser sur l’élection présidentielle que ces succès ont finalement été arrachés. Et, en toute logique, nous ferons dimanche prochain le geste qui convient en faveur de la candidate Eva Joly.
Certes nous serons un nombre encore trop limité d’électeurs à s’extraire de la pression médiatique des champions des grandes messes où la démagogie bat son plein. Mais ce vote démocratique et conscient restera pour l’avenir : pour que l’écologie politique continue sa route et pour que les combats futurs puissent recevoir à nouveau son soutien décisif, et pour que les positions fermes et concrètes d’Eva Joly en faveur d’une solution politique au problème corse reçoivent l’écho le plus important possible. Dimanche, pas d’hésitation possible : il faut soutenir Eva Joly !
François ALFONSI