Esclavage et colonisation : l’Europe doit lever le tabou
C’est le début d’un intense travail de sensibilisation au sein de l’institution. Grâce à des expositions, des projections de films, un « colonial tour », un forum des associations européennes… Jean-Jacob Bicep tente d’introduire cette thématique dans le débat européen. Reconnaître l’esclavage colonial et le besoin de réparations ? Pour l’eurodéputé EELV, il ne s’agit pas de s’apitoyer ou de véhiculer des idées de vengeance mais au contraire de prendre ses responsabilités pour en finir avec les traumatismes sociaux et moraux qui perdurent dans nos sociétés européennes et ultramarines : « Parler de réparations, c’est avant tout parler du travail de mémoire, de la nécessité de musées qui retracent cette histoire coloniale, c’est permettre la libération de la recherche, c’est arrêter d’en faire un sujet tabou », explique-t-il.
Une cause qui trouve un écho dans la commission du Parlement européen consacrée au Développement et présidée par Eva Joly. Cette dernière dénonce les paradis fiscaux qui poursuivent aujourd’hui le « pillage et l’exploitation » des anciennes colonies et appelle à une « répartition plus juste » des richesses. « Les souffrances ressenties par les peuples victimes d’oppression, quelle que soit leur forme, doivent d’une manière ou d’une autre faire l’objet d’une reconnaissance politique et d’un débat public. Un geste fort que les nouvelles générations accueilleraient positivement et qui ouvrirait la voie à un futur apaisé dans une société plurielle », estime pour sa part Malika Benarad-Attou, eurodéputée EELV.