Fraises d’Espagne : aucune éthique sur l’étiquette

« Les conditions de travail des saisonniers dans le Sud de l’Espagne ne donnent pas vraiment envie de goûter ces fruits. » Le bilan social mais également écologique de la culture intensive de fraises à Huelva est aberrant. Le récit d’Hélène Flautre et de José Bové, eurodéputés Europe écologie, de retour d’un voyage parlementaire en Andalousie.
L’Andalousie est devenue la première zone exportatrice de produits maraîchers en Europe. A une saison où il n’y a aucune concurrence, des fraises y sont produites de manière intensive puis exportées sur tout le continent. Un exemple : la France importe 71 % de fraises d’Espagne, soit 83 000 tonnes (2006 – Interfel). Des fruits précoces, sans goût, réfrigérés et transportés des jours durant… et derrière lesquels se cachent la misère de nombreux saisonniers, souvent des femmes étrangères, parfois des sans-papiers. Embauchés au rythme des « coups de bourre » et des besoins du producteur, ces travailleurs vivent dans une « précarité insupportable », selon Hélène Flautre, députée Europe écologie et membre de la Commission sur les libertés civiles, la justice et les affaires intérieures.


par EurodeputesEE

Pour trouver une solution législative à cette situation d’exploitation industrielle, la Commission européenne doit émettre, d’ici juillet 2010, une directive sur les travailleurs saisonniers du secteur agricole : « On doit s’orienter vers l’égalisation des droits des travailleurs en Europe », préconise l’élue verte. Temps de travail, droits des travailleurs étrangers, regroupement familiale, retraites, chômage… Ces thèmes seront abordés dans les prochains mois. Reste les conditions de vie effrayantes de ces personnes et le climat général qu’on observe dans la région : « La situation est plus que préoccupante. Et avec la crise sociale, les travailleurs roumains ou sub-sahariens deviennent des boucs-émissaires. Des actes de racisme ont déjà pu être constatés. »

Des fraises pas très nature

« L’argent public ne peut pas financer ce genre de production intensive ». Pour José Bové, la réforme de la Politique agricole commune doit permettre de combattre ces cultures hors-sol gourmandes en pesticides et désastreuses pour les nappes phréatiques.


par EurodeputesEE

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Un commentaire

  • emma berhmann dit:
     - 

    Où en est le travail sur ce problème? a t-on élaboré une directive pour encadrer sérieusement les conditions de production de ces fruits et les conditions de travail de ces saisonniers ou la situation empire t-elle aujourd’hui, car le nombre de saisonniers illégaux, embauchés à la journée, lorsqu’il y a du travail dans des conditions extrêmes augmente.

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