Gaz de schiste : l’interdiction française ébranlée par TOTAL
Le Tribunal Administratif de Cergy-Pontoise vient de donner raison à TOTAL, en annulant la décision de l’Etat d’abroger le permis de recherche de gaz de schiste dans la région de Montélimar.
Pourtant, le pétrolier n’est pas en mesure de commencer des prospections puisque le permis, accordé en mars 2010 pour une durée de 5ans, s’est éteint en mars 2015.
Quand les habitants des territoires concernés ont pris connaissance des permis de recherche de gaz de schiste octroyés dans la plus grande opacité, une fronde sans précédent s’est levée, conduisant le Gouvernement et l’Assemblée Nationale à adopter une loi interdisant la fracturation hydraulique. L’industrie du gaz de schiste provoque de graves dommages sur l’environnement, en portant atteinte à l’eau et aux sous-sols.
Je demande à l’Etat de faire appel de cette décision car l’interdiction d’extraire du gaz de schiste en France est ébranlée. Elle était induite par l’inscription dans la loi de l’impossibilité d’utiliser la fracturation hydraulique, technique néfaste à l’environnement.
Pour faire vivre cette loi, il faut absolument en lever les ambigüités.
Le débat sur l’intérêt du gaz de schiste n’est plus d’actualité. Les techniques d’extraction sont très fortement décriées mais aussi très couteuses. Le baril de pétrole se négocie actuellement à moins de 30$ et pourrait encore descendre dans les prochains mois sous la barre des 20$. Le gaz de schiste est bien loin d’être concurrentiel.
Ségolène Royal a annoncé à l’Assemblée Nationale qu’aucun permis d’extraction ne serait accordé ou reconduit. C’est une très bonne position ! Après l’Accord de la COP 21à Paris, les énergies fossiles doivent rester dans le sol et la transition vers des énergies décarbonnées mise en œuvre.
NB : La loi du 14 juillet 2011 interdisant la fracturation hydraulique, prévoyait que les titulaires de permis rendent un mémoire précisant les techniques employées ou envisagées dans le périmètre de leur permis de recherche. Le pétrolier TOTAL avait alors habillement précisé qu’il n’utiliserait pas la fracturation hydraulique, mais des « techniques qui seront alors disponibles ». L’Etat a considéré que les précisions sur les techniques de substitution envisagées par TOTAL étaient particulièrement floues et imprécises de sorte que TOTAL ne respectait pas les termes de la loi. Le permis a donc été abrogé, la fracturation hydraulique restant encore aujourd’hui la seule technique permettant d’accéder au gaz de schiste, piégé dans la roche.