Gaz de schiste : le match est serré au Parlement européen
Les eurodéputés de cette commission jugent également que la législation actuelle de l’UE permet d’ores et déjà d’accorder les licences aux entreprises et de démarrer les explorations et les exploitations. Mais pas si vite : le mercredi 19 septembre, c’est exactement l’avis inverse qu’ont donné les eurodéputés de la commission Environnement. En demandant de nouveaux « régimes réglementaires solides » sur le gaz de schiste et l’extraction de pétrole, ils estiment que la législation européenne est insuffisante pour encadrer l’exploitation de ces énergies fossiles et admettent que de nombreux doutes restent encore à éclaircir quant à leur impact sur l’environnement. Sandrine Bélier et Michèle Rivasi, eurodéputées EELV, membres de la commission Environnement, sont satisfaites de ce vote, également en ce qui concerne l’interdiction d’exploiter ce gaz dans les espaces sensibles. Mais pour faire reculer les énergies du passé et imposer le renouvelable, la bataille est encore longue : « Les décideurs, européens comme nationaux, doivent garder à l’esprit que cet enjeu ne concerne pas seulement le mix énergétique mais aussi la démocratie locale. Nous devons respecter le droit des citoyens à préserver leur cadre de vie », expliquent-elles.
Le 19 juin 2012 déjà, la commission Développement du Parlement européen s’était clairement prononcée contre l’exploitation des gaz de schiste. Le rapport de Catherine Grèze, eurodéputée EELV, soulignait la responsabilité de l’Union européenne envers les pays du Sud et la nécessité d’avoir un cadre juridique contraignant, en renforçant les normes et les règlements sur la gouvernance d’entreprise appliqués aux banques et aux fonds qui les financent.
Les VERTS/ALE dans les négociations
Au cours de ces négociations, les écologistes s’opposent systématiquement à toute subvention à l’exploitation des gaz et huiles de schiste. Les eurodéputés du groupe des Verts/ALE souhaitent que la technique de fracturation hydraulique soit ni plus ni moins interdite, surtout dans les zones où de l’eau potable est puisée car les cocktails chimiques utilisés au cours de cette opération pourraient être dangereux pour la santé humaine. Ils en appellent au principe de précaution et au respect de la directive REACH sur les produits chimiques. Ils réclament enfin une estimation systématique de l’impact environnemental de chacune des exploitations envisagées. Ils rappellent également que parmi les trois plus récentes études réalisées par la Commission européenne, l’une d’entre elles reconnaît clairement que l’exploitation des gaz et huiles de schistes fait courir un risque à l’environnement et à la santé humaine. Un risque bien plus grand que n’importe quelle autre énergie fossile. Nous devons aboutir à une transition énergétique durable et propre : les gaz de schiste nous font prendre le chemin inverse !
Mardi 18 septembre, les eurodéputés écologistes manifestaient contre les gaz des schiste en Europe. Ecoutez Catherine Grèze, Jean-Paul Besset et Eva Joly.