Grèce : « Il faut adapter le mémorandum, amortir le choc social »
Grèce : "Il faut adapter le mémorandum" par EurodeputesEE
Au Parlement européen de Strasbourg, le Président des Verts, Daniel Cohn-Bendit, plaide pour une adaptation du mémorandum grec.
« La position des Verts européens et que nous voulons développer avec les Verts grecs, c’est de dire il faut adapter le mémorandum. Le mémorandum a suscité des réformes structurelles qui ont des résultats insoutenables aussi bien démocratiquement que socialement en Grèce. Il faut analyser d’une manière lucide la situation en Grèce et redonner un espoir à la population en Grèce.
Pour ce faire, nous avons plusieurs propositions.
– Rallonger de deux ans les perspectives du mémorandum.
Les perspectives actuelles qui ciblent l’année 2014 doivent être prolongées à 2016. Il faut donner du temps au temps. Cette prolongation devrait coûter entre 10 à 15 milliards par an. Cela fera 30 milliards de plus environ. Nous proposons que ce soit le MES (Mécanisme européen de stabilité) qui finance cette prolongation. C’est d’ailleurs la fonction du MES.
– Un Green New Deal pour investir en Grèce. En faisant des économies d’importation d’énergie, ce qui est très important pour le budget grec.
– Nous considérons en même temps qu’il est nécessaire de geler les dépenses militaires, l’achat de matériel militaire. Il faut un gel complet.
– L’UE doit prendre en charge la sécurité des frontières et l’organisation des frontières grecques. Elle doit prêter un fond de soutien pour l’immigration, c’est à dire pour les demandeurs d’asile qui viennent en masse en Grèce.
– Nous proposons d’inventer une nouvelle structure en Grèce, une agence d’investissement qui serait gérée par l’EU et par les municipalités ou les régions directement sur des projets concrets d’investissement pour créer de l’emploi pour les jeunes ou pour créer de l’emploi pour les petites et moyennes entreprises. Ces agences permettraient d’éviter les déboires de l’administration centrale grecque. Celle-ci doit être réformée car l’absorption des fonds européens est l’un des problèmes majeurs de la Grèce d’aujourd’hui.
– Nous voulons que la Commission se penche sur le problème de « l’amortissement du choc social », choc social perpétré par les mesures décidées et prises l’an passé. « L’amortissement du choc social » c’est deux choses : d’abord la réduction des salaires qui doit être revue avec les partenaires sociaux – privés, Etat et syndicats. N’a-t-on été trop loin ? Il faut revoir dans les négociations si l’on n’a pas été trop loin dans l’austérité qui accable la majorité de la population grecque. Enfin, n’y a-t-il pas dans les fonds européens une possibilité d’amortissement pour les plus pauvres ?
Pour finir, le problème de la Grèce ce n’est pas entre mémorandum oui ou non ? L’avenir de la Grèce se joue sur l’avenir de la démocratie en Grèce, sur la substance démocratique de la Grèce. La substance démocratique de cette société ne peut pas être garantie avec une position unilatérale d’un côté comme de l’autre, c’est à dire pour ou contre le mémorandum. Il faut aujourd’hui que les uns et les autres se sentent responsables de l’autre. La Grèce doit se sentir responsable de l’Europe, qui doit se sentir responsable de la Grèce. Les solutions nécessaires ne peuvent pas être unilatéralement définies par la Grèce, ni unilatéralement définies par l’Europe. Nous devons faire un signe très fort et cette solution médiane c’est celle que nous défendons avec les Verts. »