José Bové : « Il n’y aura pas d’Europe sans paysans »

19 janvier 2012
Le Parlement européen vient d’adopter le rapport de José Bové, vice-président de la commission Agriculture du Parlement européen, intitulé « La chaîne de distribution des intrants agricoles : structures et implications »… Au coeur de ce dossier : le rapport de force entre les paysans et les multinationales qui leur vendent les engrais, les semences ou l’énergie dont ils ont besoin. Explications.
En septembre 2010, le Parlement européen adoptait, à une très large majorité, le rapport de José Bové sur l’amélioration des revenus agricoles. Ce texte non législatif demandait à la Commission européenne de prendre des initiatives pour lutter contre la main mise des grandes entreprises de la transformation et de la distribution sur les paysans. C’était un premier pas encourageant.

Aujourd’hui, ce même Parlement a parlé d’une seule voix et a adopté un nouveau rapport de l’eurodéputé EELV. Ce texte expose les mesures similaires qui devraient être prises pour desserrer l’emprise des multinationales qui vendent aux paysans les fournitures dont ils ont besoin… qu’il s’agisse d’énergie, d’engrais ou de semences. « Force est de constater que les paysans sont coincés entre le marteau et l’enclume, dénonce José Bové. Ces secteurs qui regroupent des firmes comme Monsanto pour les semences, Cargill pour les engrais ou Total pour l’énergie… sont particulièrement concentrés, opaques et peu sensibles aux préoccupations de nos concitoyens. »


José Bové : il n'y aura pas d'Europe sans paysans

A travers ce rapport, le Parlement européen affirme qu’une autre agriculture est possible en Europe : une agriculture basée sur la rotation des cultures et le soutien à des pratiques agronomiques sensées qui, tout en apportant des réponses économiquement viables pour les paysans, participe concrètement à la lutte contre le réchauffement climatique. En pleine réforme de la Politique agricole commune, les eurodéputés se placent ainsi au dessus de la mêlée et défendent l’intérêt général. Sur un dossier aussi important, ils n’ont cédé ni aux sirènes des lobbies industriels ni à celles plus dangereuses encore des nationalismes étriqués. Il serait temps que le Conseil européen suive le même exemple !

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