L’accord commercial avec la Corée du Sud voté au détriment des politiques climatiques

17 février 2011
Le Parlement européen a donné son feu vert à la ratification de l’accord de libre échange avec la Corée du Sud. Les écologistes ont voté contre ce texte qui va donner aux constructeurs automobiles européens une plus grande marge de manœuvre pour exporter leurs véhicules les plus polluants. Pour Yannick Jadot, eurodéputé EELV, la Commission européenne s’est lancée dans une course aux accords bilatéraux au mépris de ses engagements sociaux et environnementaux.
Après trente mois de négociations, l’accord de libre-échange UE-Corée du Sud vient d’être approuvé par le Parlement européen. Son entrée en vigueur permettra de faire tomber la quasi totalité des barrières douanières entre les 27 Etats-membres et Séoul et par conséquent, de doubler le volume des échanges avec la Corée du Sud. Yannick Jadot, eurodéputé EELV et vice-président de la commission du Commerce international, était contre cet accord commercial qui ne se contentera pas uniquement d’éliminer les barrières tarifaires, mais inclura « des clauses d’accès au marché au détriment des standards sociaux et environnementaux ». Pour lui, il constitue un précédent grave alors que des négociations sont en cours avec l’Inde, le Canada, ou encore Singapour. « Il n’y a pas un pays qui échappe à l’ambition de la Commission européenne en matière d’accord de libre-échange, a-t-il lancé dans l’hémicycle, or nous plaçons les intérêts commerciaux avant la défense d’une Europe sociale et protectrice de l’environnement. »


par EurodeputesEE

Et les politiques climatiques ?

Devant la pression des constructeurs automobiles européens qui craignaient l’afflux de petites voitures coréennes peu chères sur le marché européen, l’UE a réussi à contourner la législation coréenne sur les émissions de CO2, sous couvert d’un objectif de « concurrence juste ». Son objectif : leur permettre d’exporter plus facilement de gros véhicules polluants en Corée du Sud. « De quel droit demande-t-on à un pays partenaire de réduire et d’affaiblir sa politique climatique ? C’est un mauvais signal politique, poursuit Yannick Jadot. Il est consternant que la Commission privilégie les intérêts de ses constructeurs automobiles plutôt que la protection du climat. Se faisant, elle met en péril la crédibilité de l’UE dans les négociations internationales sur le climat, ainsi que sa capacité à réguler les émissions de gaz à effet de serre pour atteindre ses propres objectifs climatiques. »

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