L’objectif des 2° et 1,5°C signifie la sortie des énergies fossiles d’ici 2050
Pour Yannick JADOT, porte-parole Verts-ALE pour le climat et membre de la délégation officielle du parlement européen aux négociations de la COP21:
« L’objectif acté de limiter notre réchauffement bien au dessous des 2°C, avec l’objectif d’atteindre les 1,5°C, signe la fin de nos économies carbonées. Si le chemin pour y parvenir est beaucoup trop flou, l’accord instaure plusieurs outils très utiles. En particulier, les cycles de révision des engagements nationaux, fondés sur la science, offrent la possibilité –mais pas la garantie- de réduire le gouffre entre l’irresponsabilité actuelle des États – dont les engagements nous emmènent vers 3°C de réchauffement- et une véritable responsabilité climatique. Ces cycles de révision seront l’occasion pour la société civile, les collectivités territoriales et les entreprises responsables de faire pression sur les États afin de revoir significativement à la hausse leurs politiques climatiques et donc de renforcer fortement la dimension contraignante de ce nouveau régime de Paris.
Nous devons absolument nous assurer que l’inventaire des ambitions qui sera réalisé en 2018 soit le moment où les pays améliorent leurs engagements avant leur soumission en 2020, évitant ainsi de bloquer ces engagements à un faible niveau d’ambition jusqu’en 2030. »
Pour Bas EICKHOUT, membre Verts-ALE de la Commission de l’environnement :
« Ce que cet accord signifie pour l’Europe est clair : l’UE doit réévaluer ses objectifs en matière d’énergie et de climat pour 2020 et pour 2030. L’UE a promis d’adopter un objectif de 30% pour 2020 (contre un faible 20% aujourd’hui) si la communauté internationale agit. C’est le cas aujourd’hui ; appliquer la décision et l’Accord de Paris, c’est s’engager au plus tôt. Atteindre ces objectifs fixés pour limiter le réchauffement signifie que l’idée de décarbonisation de nos économies avant 2050 est actée.
Autre point essentiel pour atteindre ces objectifs: corriger les dysfonctionnements du système européen d’échange de quotas d’émissions. Cela signifie qu’il faut en finir avec les excédents de quotas. Le Parlement européen doit s’assurer que le surplus des « droits à polluer » accumulés jusqu’en 2020 ne soit pas reporté pour la période post-2020 de l’ETS, jusqu’en 2030. Ceci est crucial au vu des engagements pris avec l’Accord de Paris ».