La Banque centrale européenne contrainte de pallier à la désertion de la classe politique
« Depuis le début de la crise, ce n’est évidemment pas la première fois que la Banque centrale européenne se voit forcée de jouer les pompiers faute d’action de la part des dirigeants des états de la zone euro.
Face à la réalité de la dégradation économique et les taux de chômage alarmants, la BCE veut donc tenter une opération de sauvetage in extremis. Reste à espérer que cette intervention contrevenant à l’orthodoxie politique et économique de certains dirigeants européens, dont la chancelière allemande, n’arrive pas trop tard. Une orthodoxie qui, rappelons-le, a exacerbé le déficit démocratique et les inégalités
au sein de notre continent.
En tout état de cause, la situation actuelle de la zone euro nécessite cette intervention de la BCE combinée à des politiques d’investissement coordonnées au niveau européen. Nous sommes donc inquiets de constater que certains états membres se contentent de postures idéologiques nuisibles pour la zone euro. Les critiques contre l’intervention de la BCE en l’absence de propositions crédible, notamment en matière d’investissements et de relance publique, sont inacceptables. Si nous avons été les premiers à accueillir favorablement l’idée d’un plan européen d’investissement, il s’avère cependant que le plan tel que proposé par Juncker n’est pas à la hauteur des enjeux.
Et en l’absence de mesures politiques permettant une relance durable fondée, entre autres, sur des politiques fiscales intégrées et un plan européen d’investissement solide, Mario Draghi table sur un plan de relance monétaire. Une hérésie qui devrait rassurer les marchés pour un temps et fournir à certains une bouffée d’oxygène sans garantir nécessairement une amélioration du quotidien du plus grand nombre, en particulier du point de vue de l’emploi.«