La Commission européenne doit soutenir l’aide alimentaire en Europe
Les eurodéputés ont immédiatement réagi. La résolution qu’ils viennent d’adopter par 548 voix pour, 52 voix contre et 26 abstentions, invite la Commission à modifier le règlement concernant le régime de distribution de denrées alimentaires aux personnes les plus démunies afin de trouver une solution à l’impasse dans laquelle le dossier se trouve au niveau du Conseil.
Pour Karima Delli, membre de la Commission Emploi et Affaires sociales :
« A l’heure où nous voulons mettre en place une plateforme européenne de lutte contre la pauvreté et l’exclusion sociale, nous ne pouvons plus fermer les yeux sur cette situation dramatique qui touche 43 millions d’Européens menacés de pauvreté alimentaire. Cessons cette hypocrisie ! En réduisant si brutalement le budget alloué au programme d’aide alimentaire, la Commission menace l’existence même des centaines d’associations et de banques alimentaires, des milliers de bénévoles qui se battent tout au long de l’année pour que les plus pauvres de nos concitoyens aient quelque chose de chaud à manger chaque jour.
La Commission doit trouver d’urgence avec les Etats-membres une solution transitoire pour maintenir les 500 millions d’euros de budget. Lorsqu’on trouve des milliards pour aider les banques, on doit pouvoir dégager quelques centaines de millions pour les banques alimentaires ! Nous devons faire en sorte qu’une véritable législation soit mise en place au niveau européen pour garantir à tous un revenu minimum adéquat permettant de vivre dans la dignité, de manger à sa faim et d’avoir accès à l’ensemble des droits fondamentaux. »
José Bové, vice-président de la commission Agriculture et Développement Rural :
« La situation brutale créée par cette réduction drastique de l’enveloppe consacrée à cette aide alimentaire appelle absolument, de la part du Conseil et de la Commission, une solution d’urgence inscrite dès le prochain budget. Nous nous y emploierons. Par ailleurs, dans le cadre de la poursuite envisagée de cette action au sein du FSE à partir de 2014, face à la réduction des stocks communautaires, il faut travailler à des dispositifs d’aide plus localisés qui rapprochent les citoyens les plus démunis des agriculteurs qui leur fourniraient un accès proche à une nourriture de qualité. »