La Commission semble ne rien vouloir apprendre de l’erreur nucléaire
Pour Michèle RIVASI, Vice-Présidente du groupe Verts/ALE :
» La Commission européenne avait déjà soutenu le pari d’un réacteur de grande capacité à la sécurité renforcée. Un choix stratégique qui était censé confirmer la toute-puissance européenne dans la filière nucléaire. Sauf que le dit réacteur, c’était l’EPR français et on voit bien aujourd’hui à quel point cette idée était grotesque! Puisque la Commission européenne et l’industrie nucléaire se sont trompées, elles décident à présent de faire exactement l’inverse en pariant sur des réacteurs à capacité réduite. Et pour y parvenir, tous les coûts seront permis : toutes les sources de financement possibles seront mobilisées, du fonds européen pour les investissements stratégiques à des prêts de l’agence Euratom. Fait inédit, la mise à disposition des fonds structurels pourraient même être envisagée.
Ce maintien sous perfusion d’une filière énergétique en état de mort clinique est la seule solution restante pour défendre notre prétendue domination technologique dans le secteur nucléaire. Aujourd’hui, le secteur privé ne souhaite plus investir dans le nucléaire, les agences de notation financière dégradent les notes de l’ensemble des acteurs de la filière. Il ne reste donc plus que l’argent public pour perpétuer le mythe d’une énergie indispensable au mix énergétique européen. Pendant ce temps, l’Allemagne produit tellement d’énergies renouvelables que les prix de l’électricité sont devenus négatifs la semaine dernière : les Allemands étaient payés pour consommer ! Et le Portugal a eu un mix électrique 100% renouvelables pendant 107 heures d’affilée. D’autres pays européens sont en bonne voie pour réaliser un mix 100% renouvelables avant même 2050. Les chiffres parlent d’eux-mêmes : l’avenir est aux renouvelables, conjuguées à une réduction raisonnée de notre consommation énergétique et à des investissements massifs dans l’efficacité énergétique. L’indépendance énergétique, la vraie, est à portée de main. »
Pour Claude TURMES, porte-Parole Verts/ALE sur les politiques énergétiques :
» Une partie des soi-disant experts de la Commission européenne semble avoir totalement perdu le sens des réalités. Promouvoir la multiplication de mini-réacteurs nucléaires, c’est multiplier les risques d’accidents. Ceci est d’autant plus insensé quand on craint des attaques terroristes. Même irresponsabilité concernant la prolongation de la durée de vie des centrales nucléaires vétustes et qui sont devenues un véritable péril pour les populations. Enfin, il est scandaleux que des fonctionnaires de la Commission européenne proposent de poursuivre le régime privilégié des aides d’État pour financer le nucléaire. Ceci est par ailleurs contraire à toute logique économique. «