La Pêche : l’indissociabilité des questions écologiques, économiques et sociales
Jean-Paul Besset : pour une politique durable de… par EurodeputesEE
L’humanité est prise dans une contradiction terrible.
D’un côté, il y a des réserves halieutiques, des réserves naturelles de poissons, des stocks des océans qui baissent, différement selon les régions du monde, différement selon les espèces, une baisse vertigineuse de 60 à 80% à cause de la surexploitation de cette ressource.
D’un autre, nous avons une augmentation des besoins alimentaires mondiaux du fait de la croissance démographique. Les protéines du poisson servent de manière décisive dans l’équilibre alimentaire des populations du sud en particulier.
Cette contradiction situe bien les enjeux globaux de notre engagement et de la question du siècle. Un enjeu écologique très fort ; la baisse d’une ressource naturelle – un enjeu économique ; l’alimentation mondiale – un enjeu social ; une filière très importante, déstabilisée, fragilisée. C’est très concrètement l’indissociabilité des questions écologiques, économiques et sociales. Sans garantie de la ressource naturelle, il n’y aura pas de garantie économique ni de garantie sociale du point de vue de l’emploi.
La voie à suivre
Extrait du livret « Qui devrait avoir le droit de pêcher ? » edité par le groupe des Verts au Parlement européen*.
Afin de faciliter le passage à la régulation de l’accès aux ressources halieutiques, sur base de critères, une procédure en trois étapes devrait être suivie.
1 – Quelle quantité de poissons peut-on pêcher sans risque ?
La réponse à cette question doit être fondée sur des analyses scientifiques qui utilisent des approches prudentes et écosystémiques de la gestion de la pêche, tout en éliminant la possibilité d’une interférence politique.
2 – Comment le poisson devrait-il être pêché ?
En établissant un état des lieux précis du nombre de navires et des types d’engins utilisés. Si les pratiques de pêche les plus dangereuses sont éliminées dès le début, il est plus facile d’améliorer par la suite les flottes de pêche en vue de diminuer leur incidence sur l’environnement.
3 – Qui devrait bénéficier d’un accès privilégié à la pêche ?
Actuellement, cet accès est déterminé par les captures historiques, selon le principe de la stabilité relative. L’accès prioritaire aux ressources halieutiques et aux capacités de pêche devrait être basé sur une série de critères environnementaux et sociaux transparents, l’accès privilégié étant accordé à ceux qui remplissent le mieux les critères.
* si vous souhaitez recevoir ce livret, contactez par mail : jean-paul.besset@europarl.europa.eu