Miel : les OGM protégés aux dépens des apiculteurs

15 janvier 2014
Le Parlement européen a adopté aujourd’hui une révision des règles européennes sur le miel proposée par la Commission. Les eurodéputés n’ont pas choisi d’indiquer à l’attention du consommateur la présence de pollen OGM dans le miel. Communiqué de José Bové et Sandrine Bélier, eurodéputés EELV.
« Depuis l’apparition des OGM dans nos champs, de nombreuses inquiétudes existent concernant le devenir des abeilles et du miel. L’utilisation des OGM est associée à l’usage de pesticides et à un modèle d’agriculture non favorable au bien-être de l’abeille, des apiculteurs, des agriculteurs et des consommateurs qui sont d’ailleurs clairement opposés à la présence d’OGM dans leur nourriture.

Suite à l’arrêt de 2001 de la Cour de Justice de l’Union européenne (1) qui impose que le miel contenant du pollen OGM soit étiqueté, la Commission européenne a préféré présenter une révision de la directive miel qui évite cet étiquetage par une astuce sémantique qui permet de considérer le pollen OGM comme un constituant naturel du miel. Les Verts au Parlement européen se sont mobilisés aux côtés des associations et des professionnels du secteur afin de rejeter cette proposition hypocrite.

Pourtant, une majorité de parlementaires européens a aujourd’hui refusé que le miel soit étiqueté en acceptant la proposition de la Commission, aux dépens des apiculteurs qu’elle prétend protéger. En cachant la contamination du miel par des OGM aux consommateurs, ce sont les producteurs d’OGM qui sortent gagnants face aux apiculteurs qui souhaitent produire du miel sans OGM. Il est simplement intolérable qu’on refuse aux ruches et aux apiculteurs européens la protection qui est offerte aux agriculteurs face aux cultures et à la contamination par les OGM. »

(1) En 2011, la Cour de Justice de l’UE a établi que du miel contaminé avec du pollen de maïs MON810 était soumis à une obligation d’étiquetage (au-delà d’une présence de 0.9% de pollens issus d’OGM autorisés dans l’alimentation humaine). En toute logique, on devrait donc appliquer au miel des principes essentiels de la réglementation sur les OGM.

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