Le Commissaire européen à l’énergie, comme le président Sarkozy et son gouvernement, persiste dans le mythe de la sécurité nucléaire
Cette catastrophe démontre malheureusement que, même dans un pays réputé sûr, le risque nucléaire n’est pas maîtrisable et qu’il peut devenir absolument dramatique. C’est la conclusion qu’en tirent avec responsabilité certains gouvernements, la Suisse et surtout l’Allemagne qui ferme, au moins provisoirement, sept centrales nucléaires.
Sans surprise, le Commissaire européen à l’énergie, Günther Oettinger, après avoir consulté les industries nucléaires et en accord avec elles, a seulement proposé des tests de sûreté sur les centrales européennes, dont les résultats ne seront connus qu’en fin d’année. Il est inadmissible que les citoyens européens n’aient aucune information avant de nombreux mois.
A l’image du président Sarkozy et de son gouvernement, retranchés en cellule de communication de crise de l’industrie nucléaire, ces dirigeants confirment un entêtement incompréhensible. Le renforcement de la sureté des installations nucléaires et la transparence sont indispensables. C’est notre exigence depuis de nombreuses années. Mais elles ne répondent pas à l’enjeu puisque le risque nucléaire est maintenu. Notre objectif est l’élimination d’un risque inacceptable et inutile, provenant parfois de phénomènes, parfois d’erreurs humaines et techniques comme pour Three Miles Island et Tchernobyl.
Le groupe Verts au Parlement européen demande donc l’arrêt immédiat des réacteurs nucléaires les plus dangereux et l’engagement tout aussi rapide d’un processus coordonné et progressif de sortie du nucléaire. En France, le gouvernement doit immédiatement stopper la centrale de Fessenheim, particulièrement risquée, et suspendre la construction de l’EPR de Flamanville. Il doit s’engager sur une sortie progressive du nucléaire, à commencer par l’arrêt des centrales les plus anciennes ou en zones sismique ou inondable.
En parallèle, il doit revenir sur ses décisions anti-éolien et anti-photovoltaïque de ces derniers mois, lancer la seconde phase du projet éolien en mer, et investir enfin massivement dans l’isolation des logements de nos concitoyens. Il y a une stratégie énergétique sans risque : celle basée sur les économies d’énergie et les renouvelables.
Enfin, devant la gravité de la situation, les Français ne pourraient se satisfaire d’un débat sur l’énergie à l’Assemblée nationale ou entre experts : ils doivent y être directement associés via un referendum. »