Non classé

Forages pétroliers en haute mer: Le Parlement européen appelle à un moratoire dans les eaux européennes

28 septembre 2010
Alors que les forages s’étendent chaque jour plus loin des côtes et atteignent des profondeurs abyssales – entraînant une augmentation des risques en matière de gestion et de surveillance des installations – le vote de la Commission ENVI est un signal fort à l’industrie de l’extraction et de l’exploration pétrolière.

La résolution sur l’action de l’UE dans les domaines de l’exploration et de l’extraction du pétrole en Europe appelle à l’instauration d’un nouveau cadre réglementaire pour ces activités à haut risque. De la prévention à la réparation, en passant par les dispositifs de réaction, le Parlement européen demande à la Commission de rendre l’UE capable de répondre rapidement à tout incident intervenant sur des plateformes, notamment en mer du Nord où l’on ne dénombre pas moins de 500 plateformes. Une semaine après le scellage définitif du puits responsable de la pire marée noire des Etats-Unis, c’est une bonne nouvelle.

Pour Sandrine Bélier, (Verts/ALE) députée européenne Europe Ecologie : « Une catastrophe telle que du Golfe du Mexique, c’est la perte de vies humaines et la destruction souvent irrémédiable de toute une biodiversité marine qui entraîne la perte de dizaines de milliers d’emplois. L’Europe doit tirer les leçons de ce drame humain et écologique : quand l’Irlande prévoit d’étendre significativement son activité offshore et l’Italie envisage de maintenir ses projets d’extraction dans l’Adriatique sur une zone pourtant sismique, nous devons cesser de fermer les yeux et croiser les doigts et adopter urgemment des mesures concrètes de prévention des risques.

Notre résolution appelle à un cadre juridique complet sur la base, notamment, de l’élargissement et de l’effectivité des principes de responsabilité environnementale : prévention et précaution pour lutter contre tous les dommages potentiels y compris au milieu terrestre et marin, au climat de la planète et aux activités économiques qui en dépendent. Nous demandons également la constitution d’une assurance pétrolière obligatoire et la création d’un fonds européen spécial complémentaire pour assurer des garanties financières suffisantes permettant les remises en état et les dédommagements nécessaires en cas d’accidents.  »

Et pour Sandrine Bélier de conclure : « La meilleure prévention qui soit, rappelons-le utilement, c’est bien sûr de renforcer tous nos efforts vers la réduction des consommations énergétiques et la priorité aux énergies renouvelables : la réduction des risques liés à l’exploitation pétrolière passent d’abord par là ! »

Michèle Rivasi, (Verts/ALE) députée européenne d’Europe Ecologie: « Côté prévention, nous avons pu obtenir que la directive concernant l’évaluation des incidences sur l’environnement (EIE) s’intéresse aussi à ces activités de forage, et que ceux-ci ne soient plus autorisés lorsque les risques sont trop élevés. Au niveau du contrôle, la Commission devra dorénavant offrir un cadre législatif clair concernant le démantèlement de ces installations, et notamment la responsabilité de leurs exploitants lors de cette phase cruciale. De plus, la directive Seveso II verra son domaine d’application s’étendre aux plateformes pétrolières. Enfin, l’Agence Européenne pour la Sécurité Maritime (EMSA) verra aussi ses attributions s’élargir à tout type d’installation en mer, et non plus aux seuls bateaux. Les plateformes seront ainsi couvertes par une législation européenne tout au long de leur cycle de vie, ce qui faisait jusque là défaut ».

Pour Michèle Rivasi et Sandrine Bélier, le point le plus important de ce vote est la demande d’un moratoire: « Quand les industriels ne sont plus en mesure d’assurer un contrôle strict de leurs installations, c’est aux parlementaires de prendre des mesures fortes. La demande d’un moratoire sur les nouvelles explorations pétrolières, jusqu’à ce que le cadre réglementaire soit révisé, est le seul moyen de prévenir tout risque majeur dans les mois à venir. Il est triste d’en arriver là, mais il reste primordial de mettre les exploitants face à leurs responsabilités.  »

Partager cet article

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.