Le Parlement européen exhorte la Commission à se remettre au travail sur la liste noire du blanchiment d’argent
La quatrième directive anti-blanchiment (AMLD), adoptée en 2015, habilite la Commission européenne à identifier les pays tiers à haut risque présentant des carences stratégiques en matière de lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme, susceptibles de représenter une menace pour le système financier de l’Union.
La liste noire rejetée aujourd’hui est une révision de la liste précédente publiée en juillet 2016 qui comprenait seulement onze pays dont aucun n’est un paradis fiscal majeur. Cette liste noire révisée de dix pays n’est qu’un simple duplicata des décisions prises par le Groupe d’action financière (GAFI), le forum international qui traite de la lutte contre le blanchiment d’argent et du financement du terrorisme.
Eva Joly salue le rejet de l’acte délégué de la Commission :
« Si la Commission souhaite sérieusement s’attaquer au blanchiment de capitaux et aux crimes qui y sont liés, elle va devoir faire davantage. Il est tout bonnement ridicule qu’après la fuite des Panama papers faisant état de blanchiment d’argent et de crimes fiscaux, le Panama, tout comme d’autres paradis fiscaux bien connus, ne soient toujours pas sur la liste noire de la Commission.
Nous avons besoin d’une liste noire pertinente et le Parlement européen a aujourd’hui donné à la Commission des instructions claires pour qu’elle procède à sa propre évaluation plutôt que de se fier exclusivement à des informations externes. La Commission doit se remettre au travail et mener une analyse beaucoup plus ambitieuse, approfondie et autonome de ces pays à haut risque.
Surtout, la Commission doit d’urgence affecter davantage de personnel à la lutte contre le blanchiment de capitaux et le financement du terrorisme. Avoir à peine six membres du personnel pour lutter contre la criminalité financière dans un sous-sol de la DG Justice est tout simplement ridicule compte tenu des enjeux.
La directive est en cours de révision, et après avoir aujourd’hui contribué à la défaite de la coalition de droite du PPE et de l’ECR, nous, les Verts, militerons fermement en faveur d’une approche beaucoup plus ambitieuse de la part de la Commission et pour l’amélioration des critères d’identification des pays tiers à haut risque ».