Le nouvel incident dans le Golfe du Mexique relance la nécessité d’une réglementation de prévention européenne
Le 14 juillet dernier, la commissaire à l’énergie a indiqué qu’une évaluation serait conduite sur la situation des exploitations et plateformes cet été. Au Parlement européen, une résolution est en préparation en commission parlementaire Environnement sur les plates formes et exploitations pétrolières en Europe. Les premières discussions ont eu lieu ce lundi soir en commission parlementaire du PE. Sandrine Bélier et Michèle Rivasi, membres de cette commission, y ont indiqué les priorités et orientations d’une position et d’une action européenne.
Pour Sandrine Bélier (Verts/ALE) , membre de la commission environnement du PE :
« Nous ne devons pas attendre un nouvel incident pour agir au plus vite. Il est urgent pour l’UE de mettre en place une réglementation stricte et contraignante, pour prévenir de tels accidents. La priorité au profit ne doit plus être légitimée, il nous faut exiger la transparence des compagnies pétrolières, il nous faut agir pour une politique de prévention des accidents, l’exigence de renforcer le contrôle des installations pétrolières, d’améliorer et d’imposer aux exploitants les investissements nécessaires. Des millions de dollars ont déjà été dépensés aux Etats-Unis, nous vivons une crise sociale, économique et environnementale, l’UE, ses citoyens, ses entreprises ne peuvent pas, ne peuvent plus, mettre en danger la vie des hommes, leurs emplois et les écosystèmes dont nous dépendons. Les outils européens existent, à nous d’initier cette législation axée sur la prévention, la réduction de notre consommation de pétrole, des règles strictes de sécurité, des plans d’urgence en cas d’accidents, des inspections systématiques des installations et enfin une totale transparence des compagnies pétrolières. »
Pour Michèle Rivasi (Verts/ALE), membre de la commission environnement du PE :
« Encore une fois, l’industrie pétrolière nous prouve que la technologie qu’elle développe et utilise est source de défaillances multiples. Heureusement, nous n’avons à compter ni victimes, ni pollution. Mais comme toujours, le manque d’information et de transparence nous empêchent de connaître les raisons de cette explosion. On emploie le conditionnel, on essaie de nous rassurer, mais au final qu’est-ce qui change concrètement? La récente médiatisation des risques du forage en eau profonde permet de démontrer que des accidents ne sont pas rares, mais au contraire bien trop fréquents. Ces accidents à répétition ne doivent pas devenir une fatalité, les autorités politiques doivent brider la soif des compagnies pétrolières, les responsabiliser et donc de fait, proposer des législations plus contraignantes. Tant que la sûreté des installations ne sera optimale, nous ne pouvons continuer à accepter de telles prises de risque. L’idée d’un moratoire sur les forages en eau profonde se précise de plus en plus, et l’UE doit montrer l’exemple car les coûts de l’inaction risquent de dépasser ceux de l’action ».