Les chefs d’État européens ont trop peur de leur ombre
« Pour ma génération, les affaires européennes ont des airs de fin de soirée. Ce que l’on nous présente comme la politique migratoire des 28 y contribue largement. Avec les réseaux sociaux, plus moyen d’ignorer cette terrible réalité?: la question du traitement des réfugiés est devenue la honte de notre continent. Nul doute qu’elle nous sera longtemps reprochée par nos enfants, quand on sait que le Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés avait alerté la Commission sur le déplacement prochain de 4?millions de Syriens, et demandé à l’Union d’adapter en conséquence sa capacité d’accueil.
Ironie du sort, le bouc émissaire habituel qu’est Bruxelles a eu beau esquisser une position commune, en proposant aux 28 une répartition des réfugiés par État membre, rien n’y a fait. Ces derniers, au premier rang desquels la France – qui a accueilli en cinq ans vingt fois moins de Syriens que l’Allemagne ou la Suède –, ont préféré financer la construction de «?centres de tri?» en Italie et en Grèce, plutôt que d’ouvrir les yeux sur la catastrophe en cours.
Véritables coupables de cette tragédie, nos chefs d’État peuvent mettre fin à cet aveuglement criminel, à condition d’exprimer leur solidarité d’une seule et même voix. Ils ne pourront y parvenir qu’en passant par trois étapes indispensables. »
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