Manifeste Spinelli : les Etats européens doivent retrouver une vision commune

21 septembre 2010
| 20.09.10 | 13h42 • Mis à jour le 20.09.10 | 14h22

Plus que jamais, les défis du XXIe siècles sont de nature planétaire : changement climatique, épuisement des ressources, destruction de l’environnement, régulations financière et économique, menace nucléaire et sécurité collective, maintien de la paix…

Dans ce nouveau monde, chaque pays européen est un petit pays. Mais nous avons un atout : nous avons bâti ensemble une Union européenne. C’est une construction remarquable et inédite, dans laquelle les Etats-nations d’Europe, pour certains longtemps divisés par des conflits incessants, ont décidé d’être « unis dans la diversité » et de former ensemble une communauté au sens le plus fort du terme.

Tendus vers notre but commun de paix et de prospérités partagées, nous avons réussi à coopérer et à additionner nos forces, apportant une richesse sans précédent, la démocratie et la réconciliation à l’échelle du continent. Les Etats-nations mirent en commun une partie de leur souveraineté nationale au sein d’institutions européennes afin de parvenir ensemble à leurs objectifs communs et à une « union toujours plus étroite ».

Malheureusement, alors que les défis gigantesques d’une crise multiple exigeraient des réponses communes, au moins conçues à l’échelle européenne, trop d’hommes et de femmes politiques cèdent à la tentation de croire en un salut seulement national. En ces temps d’interdépendance et de mondialisation, s’accrocher ainsi aux ombres de la souveraineté nationale n’est pas seulement renier l’esprit communautaire ; c’est surtout se condamner à l’impuissance politique.

A présent, les choses semblent régresser, vers une Union plus lâche qu’étroite, vers une Europe plus nationale que supranationale. Oubliant tout esprit communautaire, les Etats membres laissent la myopie des intérêts nationaux limités venir brouiller la vision commune. Ils privilégient les solutions intergouvernementales aux solutions européennes. Jusqu’au point de menacer la viabilité de l’euro, le symbole le plus concret de l’intégration européenne.

Ce « Manifeste Spinelli » est lancé à l’initiative de quatre parlementaires européens libéraux et Verts : Daniel Cohn-Bendit, Isabelle Durant, Sylvie Goulard et Guy Verhofstadt.

Ils ont déjà été rejoints par de nombreuses personnalités attachées à l’ambition communautaire :

Jacques Delors ; Mario Monti ; Joschka Fischer ; Pat Cox ; Roza Thun ; Kalypso Nicolaidis ; Danuta Hübner ; Gesine Schwann ; Tomaso Padoa Schioppa ; Elie Barnavi ; Jean-Marc Ferry ; Ulrich Beck ; Amartya Sen ; Andrew Duff ; Elmar Brok ; Tibor Dessewfy ; Sandro Gozi ; Pawel Swieboda ; Kurt Vandenberghe ; Gaëtane Ricard- Nihoul ; Anna Triandafyllidou ; Diogo Pinto ; Heather Grabbe ; Imola Streho ; Alina-Roxana Girbea ; Koert Debeuf ; Edoaurd Gaudot ; Guillaume McLaughlin ; Mychelle Rieu.
Daniel Cohn-Bendit, Isabelle Durant, Sylvie Goulard et Guy Verhofstadt

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