Les demandes de l’Eurogroupe et de la Troïka ne sont ni raisonnables ni dans l’intérêt des européens
Le prétendu « succès des négociations » que de plus en plus de commentateurs en Europe appellent de leurs voeux supposerait un « retour à la raison » du gouvernement grec. Cet appel au réalisme n’étant pas ailleurs rien d’autre que la validation du cadre dans lequel s’inscrivent les demandes de l’Eurogroupe et de la Troïka.
Pourtant, ce prétendu succès a, à vrai dire, de fortes chances d’avoir des effets tout aussi, voire plus dévastateurs que ce qui serait décrié comme un « échec des pourparlers ». Et ce, non seulement pour la société grecque, en proie à une crise humanitaire qui ne lui laisse guère de répit depuis bientôt six ans, mais également pour le reste des contribuables européens.
Il est donc utile de rappeler les éléments fondamentaux des demandes du FMI et des partenaires européens, à savoir : la conclusion réussie du programme actuel à la date butoir de fin juin pour déboucher sur le déblocage de la tranche de nouveaux prêts à hauteur de 7,2 milliards d’euros pour que la Grèce assume ses créances vis-à-vis de la BCE et du FMI. Des créances qui arrivent à échéance tout au long de l’année 2015.
Pour qu’un tel déblocage ait lieu le gouvernement grec et ses créanciers doivent se mettre d’accord sur un ensemble de conditions portant sur des réformes des institutions et des marchés en Grèce ainsi que sur des mesures de consolidation budgétaire censées amorcer une trajectoire de réduction soutenue des ratios d’endettement public. Toute discussion portant sur une éventuelle nouvelle restructuration de la dette grecque serait par contre laissée pour « plus tard ». En d’autres mots, la Grèce doit d’abord prouver qu’elle met en œuvre les réformes demandées s’il elle veut regagner la confiance de ses partenaires.
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