Pas de progrès sur l’utilisation des agro-carburants nuisibles pour le Climat
À la suite du vote, la Vice-présidente du groupe Verts/ALE, membre de la Commission environnement, santé publique et sécurité alimentaire Michèle Rivasi s’est exprimée en ces termes:
« La législation qui vient d’être adoptée est loin d’être performante. Non seulement, elle ne répond pas à la myriade de problèmes liés à la politique européenne en matière d’agro-carburants. Mais en plus, elle permet de continuer à promouvoir les agro-carburants responsables de la dégradation climatique. C’est une nouvelle occasion manquée.
Les États membres ont même réussi à affaiblir la proposition de la Commission européenne en augmentant le plafond autorisé pour la production des agro-carburants traditionnels. Cette nouvelle règlementation autorise une part de 7% d’agro-carburants de première génération dans la consommation énergétique finale du secteur des transports d’ici 2020. Un plafond résolument trop élevé. Cette politique erronée est directement responsable de la hausse des prix des aliments et de la destruction des forêts tropicales.
Il est complètement insensé que l’Union européenne exacerbe cette tendance en incitant à l’utilisation de terres agricoles pour la production de carburants destinés aux voitures.
Cette règlementation ne nous permettra pas de trouver une solution au problème majeur de la dégradation climatique résultant des émissions causées par le changement indirect d’affectation des sols. En refusant de soumettre le changement indirect d’affectation des sols aux critères de soutenabilité pour les agro-carburants de la directive sur les énergies renouvelables, les législateurs ont opté pour un régime de haute tolérance vis-à-vis de la production d’agro-carburants non-durables et ainsi limité le caractère attractif d’investissements stratégiques. La consommation d’agro-carburants dans l’UE se poursuivra donc sans inflexion majeure au détriment des forêts tropicales, du climat et de notre santé.«