Euractiv – Pascal Canfin : « La vente des CDS non couverts accroît la pression sur les Etats »

15 novembre 2011
Le Parlement européen a adopté mardi 15 novembre un rapport interdisant la spéculation sur la dette souveraine et limitant la vente à découvert. A Strasbourg, EurActiv.fr a rencontré le rapporteur Pascal Canfin.

Il aura fallu presque un an et demi pour trouver un compromis sur la régulation des ventes à découvert et des risques de crédit. Le temps de réaction de l’Europe est très long par rapport à la rapidité des marchés…

_ Il n’y a pas en Europe de culture de l’urgence, tous les textes mettent donc beaucoup de temps à être adoptés. En même temps c’est la contrepartie du processus démocratique. Les marchés sont forcément toujours plus rapides que le politique. Nous devons donc être capables de réagir plus rapidement, mais aussi de jouer sur la capacité des marchés à aller moins vite. Quel intérêt les transactions à la seconde représentent-elles pour l’économie réelle ? Aucun. Le cours d’une action peut évoluer toutes les secondes, tout comme le taux d’intérêt d’un Etat. Quelle est la logique ? Celui qui va plus vite gagne forcément une partie du rapport de force. Mais il faut remettre en question la légitimité de transactions sans limites, qui ne s’arrêtent jamais. Si le politique va plus vite et les marchés plus lentement, le rapport de force pourra être rééquilibré. Mais tout n’est pas une question de vitesse. La volonté politique de prendre des décisions ou de ne pas les prendre compte aussi.

_ Etes-vous satisfait du compromis qui a été trouvé ?

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