Pharmacovigilance : attention aux effets secondaires des médicaments
Premier point positif : les industries pharmaceutiques n’ont pas eu le dernier mot. Contrairement à leur souhait, ce ne sont pas elles, mais bien les autorités nationales et l’UE qui auront la responsabilité de recueillir et d’analyser les données relatives à la pharmacovigilance. En effet, les patients pourront à l’avenir signaler les effets néfastes eux-mêmes aux autorités nationales, via des sites Internet spécialement conçus dans leur pays, réunis sur une base de données européenne.
Pas d’indépendance financière
Autre avancée : ce texte met en garde contre la pollution des eaux et des sols par certains résidus pharmaceutiques. « La question de l’impact environnemental des médicaments – une pollution pharmaceutique qui fait changer le sexe des poissons dans les rivières – a finalement été évoquée, se réjouit Michèle Rivasi, eurodéputée Europe Ecologie. La Commission devra publier un rapport sur l’ampleur de ce problème à l’avenir, afin de questionner l’utilité de modifier la législation. »
Un seul point noir : le rapport ne permet pas complètement de s’assurer de l’indépendance financière de l’agence européenne des médicaments (EMA) – dont la principale mission est la protection et la promotion de la santé publique et animale à travers l’évaluation et la supervision des médicaments à usage humain et vétérinaire : aucune obligation de financement de la part des pouvoirs publics n’est prévue et en pratique, ce sont les redevances privées, perçues directement auprès des entreprises, qui peuvent composer l’essentiel des revenus de cette institution. « Quand 70 % des revenus de l’EMA sont issus du secteur pharmaceutique, explique Michèle Rivasi, il me parait difficile d’émettre un avis négatif sur des produits qui sont vos sources de revenus. »
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Ne pas oublier les populations « cobayes »
Les personnes qui participent à des essais cliniques sont les oubliées de la pharmacovigilance. Elles sont maintenues dans l’ignorance de la substance à risque aux effets inconnus qu’on leur injecte. La prise d’un médicament expérimental est susceptible de déclencher des effets indésirables dix, vingt ou trente ans plus tard. Ces « cobayes » ne font l’objet d’aucun suivi de pharmacovigilance à long ou très long terme – ce qu’a dénoncé Michèle Rivasi dans l’hémicycle du Parlement européen de Strasbourg.
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