Plafonds nationaux d’émissions polluantes (NEC) : la flexibilité ne doit pas impacter la qualité de l’air
« Le vote du Parlement européen l’automne dernier visait notamment à réduire les émissions de méthane de 33% d’ici 2030, de 27% pour l’ammoniac et 51% pour les particules fines. Ces polluants contribuent aussi bien à réchauffer le climat qu’à causer de graves problèmes de santé publique. Alors que les négociations débutent avec les États membres, les ministres de l’environnement de ces derniers arrivent avec des propositions scandaleuses sur la table.
Ils proposent de relever les plafonds d’émissions de ces polluants au plus grand mépris du vote du parlement. Ils ont même entrepris de sortir le méthane du cadre de ce texte: un cadeau pour les extracteurs de charbon et de gaz naturel.
Alors que la pollution de l’air est responsable de près de 494 000 morts prématurées sur le continent européen les ministres de l’environnement des États membres ne semblent pas très inquiets. Combien de morts en plus avant que notre santé ne commence à les intéresser?»
Réaction de Karima Delli, députée européenne membre de la Commission d’enquête EMIS :
« Après le scandale Volkswagen et le recul sur les normes anti-pollution du secteur automobile entériné récemment, la négociation sur les plafonds nationaux d’émissions polluantes ne doit pas être le théâtre d’un nouvel épisode de détricotage par les Etats membres de la législation européenne sur la qualité de l’air. Incluant une réduction des particules fines et des Nox, la directive NEC fait partie intégrante du travail législatif de l’UE pour faire baisser la pollution, notamment celle liée au diesel. Nous attendons donc des Etats membres qu’ils portent une position en phase avec leur devoir de protection de la santé des citoyens et de l’intérêt général. La France notamment se doit d’être cohérente avec les engagements pris durant la COP21 et avec les différentes déclarations de la Ministre de l’écologie sur le diesel.»