Procès de Taoufik Ben Brik : une véritable mascarade
jeudi 19 novembre, à Tunis pour assister au procès de Taoufik Ben Brik.
Etaient également présents l’avocat français du journaliste, William
Bourdon et le secrétaire général de Reporters Sans Frontières,
Jean-François Julliard.
A l’issue du procès, ils ont déclaré:
Pour Hélène Flautre : « Il est inadmissible qu’aucun représentant des
ambassades de l’Union, ni de la Commission européenne n’ait assisté au
procès de Taoufik Ben Brik. La couverture grotesque de droit commun donné
à ce procès politique ne trompe pourtant personne ! Le régime semble avoir
perdu toute limite et s’enfonce dans un harcèlement de plus en plus
violent de tous les défenseurs des droits de l’homme.
L’UE doit impérativement réagir et développer, loin de sa prudence
complaisante, une politique intensive de contacts, visites, démarches,
présences aux procès, invitations à l’ensemble des défenseurs des droits
de l’Homme. »
Pour William Bourdon : « Le dossier de procédure repose sur de fausses
preuves, il s’agit ostensiblement d’un dossier fabriqué. Le tribunal est
d’évidence en service commandé pour condamner Taoufik Ben Brik.
Cela conduit à de graves entorses au droit au procès équitable :
· Refus du report du procès afin de pouvoir procéder à l’audition de la
plaignante et aux confrontations des témoins, pourtant d’usage ;
· Intervention du président pour limiter le droit de plaider des avocats ;
· Délibéré prévu ce jeudi 26 novembre alors qu’aucun débat au fond n’a pu
avoir lieu.
Il s’agit d’une mascarade. Concomitamment, des persécutions, menaces et
violences sont opérées sur les militants des droits de l’homme et leurs
avocats. Des paliers supplémentaires sont actuellement franchis à Tunis :
après un climat de peur, un climat de terreur est en train de s’installer
à l’égard de ces militants et avocats :
· Leurs domicile et lieu de travail sont en permanence assiégés par les
services de police qui contrôlent les allers et venues des visiteurs ; ·
Ils ne peuvent se déplacer ni se réunir librement. »
Pour Jean-François Julliard :
« En Tunisie, les journalistes et les défenseurs des droits de l’homme
crient à l’aide, mais personne ne semble les entendre. Emprisonnements,
agressions, censures, menaces, restrictions de circulation, etc.
l’éventail des mesures de répression est très large. Il faut agir tout de
suite et ne pas attendre le pire. Nous avons une semaine pour faire en
sorte que Taoufik Ben Brik bénéficie d’un verdict clément. »