Sauver les citoyens européens de la crise
Pascal Canfin, Mars 2012 : "Où est l’initiative… par EurodeputesEE
« M. Barroso, l’évasion fiscale est un combat extrêmement important pour nous. C’est un combat d’efficacité économique mais c’est aussi un combat de justice sociale. Nous voulons des actes.
Où est la pression de la Commission pour aider la Grèce à récupérer les 100 à 200 milliards d’euros qui sont en Suisse – selon les estimations du gouvernement grec ? Où sont vraiment les actes de la Commission pour faire pression sur la Suisse pour que l’argent puisse être taxé et revienne ensuite vers la Grèce ? »
De son côté, Daniel Cohn-Bendit a évoqué l’impossible concurrence fiscale en Europe de par la concurrence déloyale existante sur la taxation des entreprises. Si l’on veut s’attaquer à la taxation fiscale avec sincérité, « alors toutes les banques qui font des affaires en Europe, qu’elles soient européennes, suisses ou étrangères, doivent déclarer ce que les résidents européens déposent dans leur banque, toutes les banques, sinon elles auront interdiction de travailler sur le marché européen. C’est ce qu’ont fait les américains avec UBS quand il s’agissait de l’argent américain en Suisse. Oui c’est une levée momentanée du secret bancaire, mais si on s’y attaque, on aura l’évasion fiscale. On sait où elle est, on sait d’où elle vient. »
Et Pascal Canfin de reprendre sur ce thème : « Où est l’initiative de la Commission pour avoir une liste européenne des paradis fiscaux ? Nous attendons des réponses concrètes qui mettent la pression sur les Etats. »
Plus globalement, sur la crise économique, les deux eurodéputés contestent les politiques d’austérité menées par la Commission. De l’avis même de la Direction Générale ECFIN, selon Pascal Canfin, si l’on pose dans un même modèle économique, l’ensemble des conditions d’austérité prônées par la Commission pour réduire les déficits budgétaires, il est impossible de retrouver le chemin de la croissance.
« On casse tellement la croissance, on diminue tellement les recettes fiscales, que l’on n’a pas moins, mais plus de déficit. C’est le cas en Espagne, c’est aussi le cas aux Pays-Bas, ce sera peut être le cas en France. »
Daniel Cohn-Bendit revient sur la règle d’or et prône une triple règle d’or ; financière, sociale et environnementale. Il encourage un plan de relance fort.
« Il faut un plan de relance qui ne soit pas fait de bouts de ficelles. On a mis 4 600 milliards pour sauver les banques via des garanties, des investissements… Le Plan Marshall c’était 5 % du PIB américain. 5% du PIB européen, c’est 800 milliards. 800 milliards ce n’est pas 4000 milliards d’euros. 800 milliards d’un plan de relance pour l’économie européenne, dont la Grèce, le Portugal, l’Espagne, etc. Soyons à la hauteur de ce défi. Nous ne sortirons pas de la crise avec une politique d’austérité qui étrangle les populations, mais si l’on donne des perspectives à ces populations.
Avec un budget européen conséquent, avec des ressources propres, avec la Banque Européenne d’Investissement, mettons sur la table un budget conséquent, allons vers une relance de l’économie durable et soutenable, avec l’économie verte. »