Sommet de Milan sur l’emploi : encore beaucoup de bruit pour rien
Karima Delli, membre de la commission parlementaire en charge de l’emploi et des affaires sociales, regrette :
« Ce sommet n’aura été qu’une vaste opération marketing au profit de Matteo Renzi. Hélas, ce n’est qu’une conférence de plus, sans l’once d’une véritable volonté des Etats-membres de prendre ce problème à bras le corps.
Combien de temps faudra-t-il le répéter ? Les 7,5 millions d’Européens de moins de 25 ans qui sont aujourd’hui sans emploi, ni formation, ni stage, que doivent-ils faire pour que les dirigeants européens se penchent enfin sur leur cas ? Et que dire des 30 millions de chômeurs qui peuplent l’Europe ?
Trop de mise en scène, et pas d’action concrète : voilà le triste bilan d’un sommet qui n’a pas permis d’enclencher une vraie dynamique sur la garantie jeunesse et sa mise en œuvre, pour le moment infime ; sur la nécessaire simplification des fonds européens dont la complexité paralyse aujourd’hui toute entreprise de politique sociale européenne ; sur la formation et les emplois verts, qui restent un mythe dans beaucoup d’Etats-membres, France y compris, alors que l’Allemagne a créé 380 000 emplois dans ce secteur ; sur un revenu minimum garanti, qui permettrait de limiter les inégalités et faire rimer pauvreté avec dignité et donc de lutter plus efficacement contre le décrochage de toute une partie de la population.
Rien non plus sur les 300 milliards d’euros que Jean-Claude Juncker se dit prêt à mettre sur la table pour financer l’investissement en Europe. Dans quels secteurs ? Pour quelle vision d’avenir ? Hélas, les dirigeants européens préfèrent jouir de leur pouvoir présent, plutôt que de financer l’avenir pour bâtir le monde de demain.»