Sommet européen sur l’énergie : un peu d’efficacité !
Attention au nucléaire et au gaz de schiste
Côté nucléaire, ce Sommet s’annonçait épineux : Nicolas Sarkozy est venu faire la promotion de cette filière auprès de ses homologues en substituant la notion d’énergie faiblement carbonée à celle d’énergie renouvelable. Sa stratégie a échoué puisque les autres chefs d’Etat n’ont pas souhaité inclure le nucléaire dans l’objectif de 20 % d’énergie « propre » à l’horizon 2020. « Mais il faut rester vigilant, prévient Daniel Cohn-Bendit qui co-préside le groupe des eurodéputés écologistes au Parlement européen. L’UE va quand même continuer à investir dans le nucléaire et la séquestration carbone, au travers du financement des technologies dites à faible émission carbone. Nous devons les convaincre que l’énergie nucléaire est une distraction coûteuse et chronophage. »
Vigilance aussi sur le front du gaz de schiste : dans le but d’améliorer l’approvisionnement et l’indépendance énergétique de l’UE, le Conseil européen souhaite évaluer le potentiel d’extraction et d’utilisation « durable » des énergies fossiles conventionnelles et non conventionnelles… notamment gaz et huile de schiste. « C’est déjà s’orienter vers des investissements coûteux, inutiles et dangereux pour les pays européens, estime Michèle Rivasi, eurodéputée EELV. Le gaz de schiste ne changera en rien la donne énergétique puisque son potentiel est évalué à 3 ou 5 % de la totalité des importations de gaz de l’UE d’ici 2020. Faire une nouvelle fois le choix des énergies fossiles rentre en complète contradiction avec les objectifs climatiques de l’UE », ajoute-t-elle.
La vision 2050 des Verts/ALE
Face à un tel immobilisme, le Parlement européen, avec les citoyens et les collectivités locales, doit rester vigilant. Il faut continuer à montrer la voie d’une économie efficace et renouvelable, pour contrebalancer des chefs d’Etat toujours hésitants, et pour contrer ceux qui, comme le Président Sarkozy, restent prisonniers des vieux schémas énergétiques. Pour peser sur ce débat, le groupe des Verts/ALE a publié une étude indépendante (de l’Öko-Institut de Berlin) qui présente de façon détaillée un scénario énergétique pour l’Europe d’ici 2050. Elle démontre comment l’UE peut atteindre un objectif de réduction de ses émissions de gaz à effet de serre de 80 à 95 % d’ici 2050 (par rapport aux niveaux de 1990), en précisant les enjeux et les conséquences pour chaque secteur économique. Elle met également en avant les bénéfices considérables que cela représenterait pour la sécurité énergétique de l’UE, notamment par la réduction drastique de sa dépendance énergétique.
Vision 2050 – étude des Verts/ALE en anglais seulement (pdf 100.28Ko)
Vision 2050 – résumé en français (pdf 100.30Ko)