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Sommet pour l’emploi : au-delà de l’affichage, une absence criante de concret

Ce mercredi 8 octobre a lieu à Milan une conférence européenne réunissant tous les chefs d’Etat de l’Union européenne, sur le thème de l’emploi, et notamment de l’emploi des jeunes. Réactions de Philippe Lamberts, co-président du groupe des Verts/ALE, et de Karima Delli, membre de la commission EMPL en charge de l’emploi et des affaires sociales:

Commentant la réunion des chefs d’État et de gouvernements à Milan sur la croissance et l’emploi des jeunes, Philippe Lamberts, coprésident du Groupe des Verts/ALE a estimé que:

« La création d’emplois? Cela n’a été le cas que pour les diplomates de l’UE, les journalistes et les hôteliers à Milan. Ce Sommet est un pur événement promotionnel pour le premier Ministre italien Matteo Renzi. Ce dernier souhaite d’ailleurs se faire le chantre de la lutte contre le chômage.

Il y a plusieurs mois déjà, les chefs d’État et de gouvernement avaient décidé d’apporter une garantie de 6 milliards d’euros pour lutter contre le chômage des jeunes. Force est de constater que depuis, rien ne s’est produit. Au lieu d’essayer d’attirer l’attention des médias en défilant sur les tapis rouges, les dirigeants de l’UE feraient bien d’apporter des solutions concrètes. Depuis des mois, les Verts au PE demandent qu’une stratégie d’investissement efficace soit mise en place afin de créer des emplois durables et assurer une transition écologique de notre économie. L’annonce faite par Jean-Claude Juncker sur un plan d’investissement ne doit pas rester une coquille vide. Cette annonce doit aboutir sur des projets concrets tels que la rénovation énergétique des bâtiments. »

Après deux sommets sur l’emploi à Berlin et Paris, dont les conclusions attendent toujours d’être mises en œuvre, et après le report de deux autres sommets sur l’emploi des jeunes sous présidence italienne, Karima Delli préfère quant à elle rester prudente sur la portée d’une telle initiative:

« On peut saluer l’effort accompli par Messieurs Hollande et Renzi pour que ce sujet soit mis sur l’agenda. Mais cette conférence n’est pas à la hauteur. Au-delà du simple affichage médiatique, on peut douter de la portée de cette conférence dans le temps. Une chose est certaine, l’énergie de Matteo Renzi ne suffira pas. Il faut des actes forts, concrets et rapides. La situation est très grave : presque 1 européen de moins de 25 ans sur 4 est au chômage, le bizutage social est permanent pour cette génération, qui tarde encore et toujours à entrer dans la vie adulte !

Arrêtons de tourner en rond ! Les bonnes intentions ne changeront rien à la réalité : en laissant de côté les jeunes, l’Europe ne prépare pas son avenir. Le fait que dix Etats-membres aient réduit leurs dépenses d’éducation depuis le déclenchement de la crise est inquiétant. Le fait que seulement deux Etats-membres aient mis en œuvre la garantie jeunesse, neuf mois après son lancement, est un signal du même ordre. En attendant une éventuelle décision de la simplifier, elle reste toujours trop lente, sous-financée et technocratique.

La solution pour l’emploi, et l’emploi des jeunes en particulier, ne pourra venir que d’une sortie des politiques d’austérité, de la lutte contre la pauvreté, et d’un infléchissement clair en faveur d’un investissement massif dans les métiers du XXIème siècle : les énergies renouvelables, les transports propres, l’efficacité énergétique, etc… Les 300 milliards d’euros affichés par Monsieur Juncker doivent rapidement trouver une traduction concrète afin de préparer l’avenir. Tant que l’on ne parlera pas d’éducation, de formation et de création de filières d’avenir, notre continent en restera hélas trop loin.« 

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