Sortu : un nouveau parti toujours illégal au Pays basque
Le Tribunal suprême de Madrid vient pourtant de refuser son inscription au registre des partis politiques légalisés, à la demande du ministère public et du procureur. La raison : Sortu serait « au service de l’ETA » et son rejet public de la violence du groupé armé, un simple « un stratagème » pour revenir sur le devant de la scène politique basque. Cette décision ne fait pas l’unanimité au sein du Tribunal. Sept membres ont même convoqué les caméras de télévision pour exprimer leur refus d’une « illégalisation préventive » sans bases juridiques, et dénoncer l’absence de lien établi avec l’ETA. La défense peut encore faire appel à la Cour constitutionnelle mais il est peu probable qu’elle rende sa décision avant les élections de mai.
A l’invitation des eurodéputés EELV, deux experts en droit international, Juan Jose Alvarez et Didier Rouget, sont intervenus au Parlement européen de Strasbourg, le jeudi 7 avril 2011, pour évoquer la loi sur les partis politiques en Espagne. François Alfonsi (Alliance libre européenne) et Catherine Grèze ont ainsi souhaité attirer l’attention de leurs collègues parlementaires sur ce conflit qui, malheureusement, est largement ignoré en dehors du territoire basque. Pour les deux eurodéputés, « le Gouvernement espagnol doit montrer sa volonté de coopération. » Deux avancées de sa part seraient significatives pour débloquer la situation : les politiques carcérales et sécuritaires doivent être adaptées à la nouvelle situation et la gauche abertzale doit pouvoir présenter des candidats aux prochaines élections locales. C’est la condition sine qua non à la mise en place d’un dialogue multipartite. « Avec qui pourrait-on négocier une résolution pacifique du conflit, si ce n’est avec des représentants élus du peuple basque ? »