Spéculation financière sur les matières premières : le coche est manqué

15 février 2017
Le Parlement européen est revenu sur ses engagements de lutte contre la spéculation sur les matières premières (denrées alimentaires et autres produits de base tels que l’énergie). Le texte voté est bien loin des ambitions affichées initialement *.
 
Commentant après le vote, Eva Joly, membre de la Commission ECON, a déclaré :
« Les Verts ont âprement et depuis longtemps lutté pour limiter la spéculation sur les matières premières. Il est honteux de voir le Parlement capituler devant la décision de la Commission d’assouplir ces restrictions.

Cette spéculation sur les prix des denrées alimentaires et de l’énergie augmente la volatilité des prix au détriment de tous les ménages mais plus particulièrement encore des personnes les plus vulnérables dans le monde.

La crise alimentaire mondiale de 2007 qui a durement frappé les pays en développement a ses origines notamment dans la spéculation sur les denrées alimentaires. Les règles proposées par la Commission vont totalement à l’encontre des principes de sécurité alimentaire mondiale défendus par les écologistes. Elles s’opposent également à l’accès équitable aux autres produits vitaux conformément à la solidarité internationale et au commerce équitable. »

José Bové, membre de la Commission Agriculture, a ajouté :
« Ce vote s’oppose à un contrôle des fonds de spéculation qui font la pluie et le beau temps sur les marchés internationaux, et je le déplore. Les denrées agricoles de base restent soumises à des jeux spéculatifs qui créent des crises de grande ampleur comme nous l’avons vu en 2008 et 2010, jetant les paysans du Sud et du Nord dans la misère. Le plus dur reste toujours à faire : interdire la spéculation sur les produits agricoles pour qu’aucune bulle spéculative ne puisse éclater et faire flamber les cours. »

 
* Le 26 octobre 2012, le Parlement européen a adopté la directive MiFID 2 sensée renforcer les règles européennes encadrant la spéculation financière. A l’époque, les Verts/ALE avaient notamment obtenu de limiter la spéculation sur les cours des matières premières, qui est une des raisons principales de la volatilité des prix agricoles. Restait à la Commission et au Conseil de s’accorder sur les détails techniques. Ce sont à ces « détails », bien moins ambitieux que l’esprit du texte de 2012, que nous nous sommes opposés aujourd’hui.

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Un commentaire

  • Véronique ROBERT dit:
     - 

    C’est un travail de Sisyphe toujours à recommencer!!!
    Les lobbys ont des moyens pour « convaincre » les députés, on l’a vu encore dans le vote du CETA!
    Ne lâchons rien!
    Bien A Vous
    Amitiés Ecologistes
    VR

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