Subventions à l’énergie nucléaire: l’industrie nucléaire joue ses dernières cartes pour survivre
avril 2012
Subventions à l’énergie nucléaire: l’industrie nucléaire joue ses dernières cartes pour survivre
Soutenu par la Pologne, la République-Tchèque et l’Angleterre, le
gouvernement français demande à l’Union européenne de subventionner
publiquement le nucléaire, sous prétexte qu’il ne provoquerait pas
d’émissions de gaz à effet de serre.
A contre-courant de la tendance européenne de sortir ou refuser l’énergie
atomique, les quatre Etats souhaitent faire payer les contribuables pour
soutenir une énergie dangereuse et non-rentable.
Pour Michèle RIVASI, députée européenne EELV, porte-parole d’Eva Joly,
l’industrie nucléaire joue ses dernières cartes pour survivre: « La
catastrophe de Fukushima a eu lieu il y a seulement un an, la situation
dans les réacteurs est loin d’être contrôlée, les tests de résistance des
réacteurs européens n’ont même pas été finalisés…et pourtant les Etats
pro-nucléaires de l’UE – la France en tête – souhaiteraient que le
nucléaire bénéficie des mêmes avantages que les énergies renouvelables?
C’est hors de question! »
« Le nucléaire est déjà subventionné – au travers du financement public de
la recherche – depuis maintenant 60 ans et l’on n’a toujours pas intégré
concrètement les coûts de démantèlement et de gestion des déchets dans le
prix du kWh électronucléaire! Pire, la plus importante de toutes ces
subventions est le plafonnement de l’assurance-responsabilité nucléaire:
aucune autre entreprise du domaine de l’énergie ne bénéficie d’un tel
avantage scandaleux. C’est un déni total de responsabilité de la part de
nos gouvernants, qui cherchent une fois de plus à lutter contre les
problèmes de demain avec les énergies d’hier. En aucun cas la lutte contre
le changement climatique doit mener à la renaissance forcée du nucléaire. »
Pour Yannick Jadot, eurodéputé Europe Ecologie – Les Verts, l’UE doit
rester ferme face à l’arrogance des quatre pays : « Après Fukushima qui a
montré que le nucléaire sûr n’existe pas, la démonstration est faite que
le
nucléaire pas cher est aussi un mythe. Alors que les énergies
renouvelables
sont une technologie récente en plein essor, le nucléaire est une énergie
du passé, avec un coût qui ne cesse d’augmenter. L’énergie nucléaire est
subventionnée depuis l’existence du traité Euratom, il y a maintenant
soixante ans. Au lieu d’investir dans l’avenir et les énergies
renouvelables, on veut continuer d’imposer une charge de plus en plus
importante aux contribuables et aux consommateurs, comme c’est le cas en
France avec l’EPR de Flamanville dont le coût s’élève déjà à 7 milliards
d’euros alors que son fonctionnement est très loin d’être assuré. »
« Face à cette démonstration de la faillite industrielle et financière du
nucléaire, nous invitons la Commission et les autre Etats membres à ne pas
tomber dans ce piège et cette aberration énergétique, contraire à
l’élimination du risque nucléaire et la modération du changement
climatique. »