Le Parlement cède face à l’industrie et sacrifie les engagements climatiques
15 février 2017
Yannick Jadot et Michèle Rivasi reviennent sur la réforme du marché carbone européen post-2020. Nous étions opposés au texte final qui exclut de la liste des industries bénéficiant de quotas gratuits, notamment le secteur du ciment.
Réaction de Yannick Jadot, Porte-Parole du groupe Verts-ALE sur le Climat :
« Manifestement, le lobby intense de l’industrie cimentière a gagné. Il s’agit pourtant d’une réforme capitale pour la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat. La suppression des allocations gratuites pour le secteur du ciment et du clinker, remplacé par un régime d’inclusion des importations (taxe aux frontières), aurait permis de récupérer 1 milliard de quotas pour la période 2021 -2030, soit plusieurs milliards d’euros de revenus qui aurait pu financer l’action climatique. Les parlementaires ont lamentablement échoué à ce premier test pour lutter contre la dégradation climatique et stimuler les investissements verts.»
Réaction de Michèle Rivasi, membre Verts-ALE de la Commission environnement et santé publique :
» En se pliant aux diktats d’une industrie qui a pourtant réalisé des bénéfices sans pour autant innover, la majorité de ce Parlement fait preuve d’inconséquence. En renonçant à agir concrètement contre les gaz à effet de serre, les députés freinent également la nécessaire transformation écologique de l’économie. Sans un signal-prix fort, le marché carbone ne peut être qu’inefficace. »
Photo : veeterzy / Unsplash
Un commentaire
Puisque les mesures fiscales pour tenter de réguler les gaz à effet de serre au niveau des entreprises incluent toujours des exceptions et des inégalités entre secteurs et entre entreprises, ne faudrait-il pas (enfin) réfléchir sérieusement à un chiffrage des impacts sur l’environnement des individus et à la mise en place d’une fiscalité environnementale incitative au niveau des particuliers ?