Vers une coopération renouvelée avec l’Amérique latine ?

12 juin 2012
Alors que l’instrument de financement de la coopération au développement pour l’Amérique latine doit être renouvelé en 2014, le Parlement européen vient de voter un rapport sur le sujet appelant à une réorientation des priorités.
Pour Catherine Grèze, députée européenne du Groupe des Verts/ALE, coordinatrice de la commission du développement et Vice-présidente de la commission « Affaires économiques » de l’Assemblée parlementaire Eurolat :

« Il est temps que l’Union européenne arrête avec les recettes néolibérales du passé qui n’ont pas été concluantes. La promotion de la croissance à tout prix ne permet pas la prospérité pour tous ! La cohésion sociale a une importance cruciale dans ce processus. Croissance et lutte contre la pauvreté ne peuvent pas être systématiquement liées. Ce rapport inverse la logique prédominante et demande la prise en compte d’autres critères de différenciation de l’aide au développement que le revenu par habitant ou le PIB, trop réducteurs. »

Et d’ajouter :


« Le Parlement européen devra donner à la rentrée son approbation au Traité de libre échange avec la Colombie et le Pérou, qui va totalement à l’encontre des objectifs de la politique de développement. La Commission européenne a toujours eu ce travers d’interpréter la politique de développement par le prisme du commerce international. Il est temps d’inverser la logique appliquée jusqu’à présent et mettre la cohérence des politiques pour le développement au cœur même de tout accord. A ce titre, le rapport rappelle la nécessité d’une telle cohérence et du respect systématique des normes environnementales et sociales, tout en incluant la société civile. »

Et de conclure :


« Le modèle de développement de l’Amérique latine, largement encouragé par l’Union européenne, continue de reposer essentiellement sur l’extraction des matières premières. Ce rapport constitue une avancée sur la réflexion autour de notre modèle de développement actuel. Néanmoins, je regrette qu’il n’aborde pas plus directement les conséquences néfastes pour la population comme pour l’environnement des grands projets d’exploitation. »

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