Violences faites femmes : l’UE peut et doit agir !
Pour Karima Delli, membre de la commission Droits de la femme et égalité des genres du Parlement européen :
« Aujourd’hui encore, la Commission européenne s’est exprimée pour manifester sa volonté de mettre fin aux violences faites aux femmes dans le cadre de ses relations extérieures 1]. C’est un progrès, mais cela ne suffit pas à combler les carences du cadre législatif européen en la matière, qui, malgré les demandes répétées du Parlement européen reste largement insuffisant. La Convention d’Istanbul entrée en vigueur en le 1er août 2014 n’a toujours pas été ratifiée par l’ensemble des Etats-membres de l’UE. Elle érige pourtant des standards minimums en matière de prévention des viols et des violences, de protection des victimes et de poursuite des auteurs.
Pour le moment, la Commission européenne se contente d’une stratégie généraliste et non contraignante au lieu de tabler sur une directive spécialement consacrée à la lutte contre les violences faites aux femmes dans l’UE.
Comment ne pas ressentir ce sentiment d’effroi face à des chiffres intolérables et toujours d’actualité ? Selon l’Agence européenne des droits fondamentaux, une femme européenne sur trois a subi des violences sexuelles au cours des 12 derniers mois et 13 millions ont été victimes de violence physique. En Europe, le viol n’est toujours pas reconnu comme une infraction pénale par tous les États membres, notamment entre époux ou partenaires.
Les outils existent. Ils sont à la disposition des dirigeants européens, encouragés par le Parlement européen qui appelle de ses vœux : la création d’un observatoire européen de la violence contre les femmes, d’une année en Europe consacrée à la lutte contre les violences faites aux femmes, et surtout d’une directive contraignante pour que toutes les européennes aient les mêmes droits. »
[1] [http://europa.eu/rapid/press-release_STATEMENT-15-6149_fr.htm