À l’invitation de l’ANAFÉ, Mounir Satouri visite la zone d’attente de l’aéroport de Strasbourg

9 mars 2022

Le 9 mars dernier, Mounir Satouri profitait de la session plénière du Parlement européen pour visiter la zone d’attente de l’aéroport de Strasbourg-Entzheim. Une visite à l’invitation de l’ANAFÉ dans le cadre de la campagne Fermons les zones d’attente.

Le 9 mars dernier, Mounir Satouri profitait de la session plénière du Parlement européen pour visiter la zone d’attente de l’aéroport de Strasbourg-Entzheim. Une visite à l’invitation de l’ANAFÉ dans le cadre de la campagne Fermons les zones d’attente. 

Une zone d’attente, c’est quoi ?

Lorsqu’ils ne sont pas autorisés à entrer sur le territoire français, les étrangers qui se présentent aux frontières peuvent être maintenus dans une zone d’attente pendant une durée maximum de vingt-six jours. Tous les aéroports en disposent. Actuellement, la quasi-totalité des étrangers maintenus le sont dans les zones des aéroports de Roissy CDG et d’Orly.

Le statut de député européen permet d’obliger – sans prévenir – la Police aux Frontières à nous faire accéder à ces zones d’attente, à en vérifier le matériel (état des locaux, kits d’hygiène, etc.) et la qualité de l’accueil des personnes.

Mais avec seulement 1 300 000 voyageurs annuels dans ses années les plus fréquentées, l’aéroport de Strasbourg ne devrait pas compter avec la Police Aux Frontières en ses murs. Et pourtant…

Qu’il s’agisse d’une volonté d’affichage à destination des institutions européennes présentes à Strasbourg ou pas, il s’agit assurément d’une dépense publique peu rationnelle au regard du peu de passage sur place. Qu’importe finalement ; quand le contrôle prend le pas sur l’accueil, l’exigence de sécurité doit être rendue visible. Sans doute est-ce la justification de l’Etat français pour maintenir cette zone d’attente absurde…

 

La Police Aux Frontières nous a donc ouvert les portes de cette zone d’attente et de nous présenter les arguments : un système où la « mesure du risque » des personnes en attente devient le guide. Cette logique protectricepeut se révéler utile, contre le terrorisme, par exemple. Elle peut aussi se transformer en une logique défensive dangereuse pour l’état de droit quand elle est instrumentalisée pour faire face à un risque migratoire arbitrairement défini. Comment évaluer que tel vol, tels papiers d’identité sont plus à risques que d’autres ? Le concept s’avère vite de nature politique et non juridique…C’est tout le sens des visites de lieux de privation de liberté, pour Mounir Satouri :

« Rappelons que l’enfermement doit rester l’exception à la règle. La privation de liberté est une atteinte grave aux droits individuels et est strictement encadrée juridiquement. On le sait, les abus sont documentés et l’utilisation de cette mesure coercitive dans les zones d’attente doit être mieux contrôlée. 

Ça appelle d’abord une réponse politique différente et humaine dans la gestion des migrations. Notre réponse doit être immédiate pour assurer des conditions d’hébergement dignes dans les zones d’attente et garantir l’exercice des droits des personnes qui y sont placées. 

 

Partager cet article

Les commentaires sont fermés.