Le Taurillon : Que pensez-vous de cette consultation des jeunes par le dialogue structuré dans le cadre de la campagne Provox ?
Pascal Durand : D’une manière générale, le fait que l’on essaie de rapprocher les institutions européennes de la jeunesse et des citoyens est évidemment une bonne nouvelle. Cependant, si la Commission veut vraiment se rapprocher des jeunes et des citoyens elle devrait déjà donner suite aux initiatives citoyennes européennes qui viennent jusqu’à elle. C’est une avancée du Traité de Lisbonne et un vrai levier qui permet un lien direct entre ce que demande un million de citoyens (minimum) à travers l’Europe et de potentielles initiatives législatives. Donc il faut ouvrir de nouvelles portes comme celles qu’Emmanuel Macron ouvre avec ses conventions citoyennes. Tout cela fait vivre l’Europe et le débat et donne envie de politique. Pour que cela marche il faut néanmoins que cela débouche sur du concret et que les citoyens aient le sentiment d’être réellement entendus.
Il est positif d’avoir des politiques européennes pour la jeunesse, mais les jeunes sont aussi des citoyens comme les autres. Comment faire pour mieux inclure les problématiques des jeunes dans l’ensemble des politiques européennes ?
Pascal Durand : Déjà en leur faisant intégrer les institutions, en leur donnant un rôle en responsabilité. Les jeunes ne doivent pas être une simple réserve de voix que l’on vient chercher au moment des élections. Il faut rajeunir les listes, rajeunir les institutions et faire en sorte que les partis politiques changent leurs moyens de sélectionner les candidates et candidats.