Benoît Biteau/Améliorer la situation socioéconomique des agriculteurs et des zones rurales
Le 17 janvier, Benoît Biteau est intervenu dans le débat « Améliorer la situation socioéconomique des agriculteurs et des zones rurales, garantir des revenus équitables, la sécurité alimentaire et une transition juste ».
Son intervention ⬇️
« Nous sommes d’accord : l’agriculture est en crise. Mais plutôt que de penser que cette crise est conjoncturelle et sans cesse apporter des réponses aux conséquences de ces crises successives, nous ne devrions-nous pas, plutôt, en identifier les causes et partager ensemble le constat que le problème est structurel ? Renflouer ce bateau ivre à grands renforts de milliards d’euros. Tenir péniblement la tête hors de l’eau des agriculteurs étouffés par ce modèle productiviste n’est qu’une fuite en avant.
L’agriculture, c’est, bien sûr, le sujet de l’alimentation, mais c’est aussi celui du climat, de la biodiversité et de la santé. C’est donc un secteur éminemment stratégique et les agriculteurs peuvent, s’ils sont accompagnés, devenir les garants de l’intérêt commun.
Il est donc urgent de cesser d’opposer écologie et économie et faire le constat objectif que ce qui menace l’agriculture, la souveraineté alimentaire, le revenu des paysans, le renouvellement des générations, mais aussi le climat, la biodiversité et la santé, c’est ce modèle productiviste nécessitant l’usage massif de pesticides et d’engrais de synthèse et non pas les orientations faisant référence à l’agroécologie.
À l’approche de la réouverture des discussions de la nouvelle PAC nous devons, d’une part, entendre, les attentes sociétales comprenant le rôle stratégique que joue l’agriculture sur ces enjeux pour lesquels nous avons rendez-vous avec l’histoire.
Mais nous avons, aussi, la responsabilité d’utiliser cette politique publique majeure pour accompagner la mutation des pratiques agricoles afin de sortir les agriculteurs et l’agriculture de la mauvaise ornière dans laquelle ils sont enlisés.
Ne cédons donc pas au mirage proposé par les libéraux et les conservateurs souhaitant prolonger
la précarité du monde agricole avec des solutions éculées.
Saisissons cette opportunité pour bâtir l’avenir de l’agriculture et de la souveraineté alimentaire. C’est quand on est dans le rouge qu’il faut faire toujours plus vert. »
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