Conseil environnement : déni de réalité sous l’influence d’une Allemagne engluée dans le passé

10 octobre 2018

Karima DELLI regrette les objectifs de réduction des émissions de CO2 des voitures à horizon 2030 adoptés par les Ministres de l’environnements européens alors que le Parlement européen avait ouvert une voie bien plus ambitieuse.

Les Ministres de l’environnement réunis mardi 9 octobre, se sont mis d’accord sur une réduction de 35% des émissions de CO2 des voitures à horizon 2030, alors que le Parlement européen s’était prononcé en faveur d’un objectif de réduction de 40%, contre les 30% proposés par la Commission européenne. De même, ils se sont mis d’accord sur une réduction de 15% à horizon 2025, conformément à la proposition de la Commission, là où le Parlement européen avait opté pour 20%.

Déclaration de Karima DELLI, Présidente de la Commission Transports du Parlement européen :

« Nous pourrions avoir l’impression que les Ministres de l’environnement avancent enfin sur la réduction des émissions CO2 des voitures, si le décalage par rapport aux mesures préconisées la veille par le GIEC* n’était pas hélas si flagrant.

Le sabotage orchestré par certains États n’est plus tenable. Le verdict du GIEC est pourtant limpide : nous pouvons limiter la hausse des températures à 1,5 °C et inverser le cours des choses à condition d’agir maintenant et dans tous les secteurs. Hélas, il semble que certains gouvernements nationaux comme l’Allemagne répondent avant tout aux exigences de l’industrie automobile. 

Le secteur des transports, qui a vu ses émissions de CO2 exploser depuis 1990, doit jouer son rôle, réduire radicalement ses émissions et tirer parti du développement de nouvelles technologies. Dix-huit millions d’emplois nouveaux pourraient être créés d’ici 2030 grâce à la transition énergétique. D’autres pourraient être reconvertis, au premier rang desquels les 12 millions de l’industrie automobile. Dans l’hypothèse inverse, l’inaction de nos gouvernements rendra les impacts du changement climatique de plus en plus incontrôlables et coûteux. En novembre, la Commission européenne présentera sa stratégie pour une économie sobre en carbone d’ici 2050. Le Poids de l’UE dans les négociations de la COP24 de Katowice sera proportionnel à son degré d’ambition. En attendant, des négociations vont désormais s’ouvrir entre le Conseil et le Parlement européen afin de trouver un accord entre leurs positions respectives. Nous ferons tout pour que le niveau d’ambition reste le plus fort possible. »

 

* Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat

 

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