Corruption : le Parlement doit agir et sanctionner dès maintenant

La délégation Europe écologie découvre avec effarement, consternation et colère les accusations de corruption portées par la justice belge sur plusieurs membres du Parlement européen.

La nature des faits reprochés est gravissime et risque d’affaiblir irrémédiablement la voix et l’action du Parlement européen en matière de droits humains puisque l’ancien président et l’actuelle présidente de la sous-commission des Droits de l’homme sont inquiétés.

C’est également une tache sur la famille socialiste européenne, dont les votes sur le Qatar à la dernière session plénière étaient manifestement empreints d’une complaisance coupable envers un régime dictatorial, répressif, rétrograde et corrupteur.

Les parlementaires concernés doivent immédiatement démissionner ou être démis de toutes leurs fonctions, délégations, internes et de représentation. Si les accusations se confirment, elles et ils ne pourront pas non plus rester membres du Parlement européen.

Le Parlement européen doit également durcir le ton vis-à-vis du Qatar et fermer temporairement la porte à toute avancée institutionnelle en faveur de l’émirat.

Dès la semaine prochaine, le député écologiste allemand Erik Marquardt, rapporteur pour le Parlement européen sur la libéralisation des visas pour le Qatar appellera à refuser l’ouverture des négociations. Il faut suspendre les visites et rencontres officielles.

Certaines leçons devront être aussi tirées en matière de transparence : le lobbying des pays tiers doit se conformer aux règles qui existent pour les intérêts privés, notamment le registre de transparence et la publication des rencontres.

Le Parlement européen, pourtant une des institutions les plus transparentes au monde, ne verra sa crédibilité restaurée qu’au travers d’une action rapide vis-à-vis des élu·e·s incriminé·e·s, d’un accroissement de ses règles de transparence, de nouvelles procédures de recrutement de son administration, sans ingérence des groupes politiques et de sa pleine collaboration avec la justice.

Michèle Rivasi et David Cormand,
coprésident·e·s de la délégation Europe écologie au Parlement européen

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