Covid-19 : une crise que l’UE ne pourra surmonter que par la solidarité

Aujourd’hui, le Parlement européen a adopté une proposition de résolution commune détaillant sa vision de l’action de l’Union européenne pour lutter contre la pandémie de Covid-19 et ses conséquences sanitaires, économiques et sociales.

Michèle Rivasi et David Cormand, coprésident.e.s de la délégation Europe Écologie au Parlement européen, réagissent :

« Cette résolution comporte, grâce à la pression des écologistes, de bons signaux. Le plus important est, bien sûr, la condamnation ferme par le Parlement des gouvernements hongrois et polonais, dont les mesures anti-démocratiques récentes sont incompatibles avec les valeurs de l’Union européenne (UE). Nous pouvons également nous réjouir d’avoir pu convaincre les autres groupes de réaffirmer que le Green Deal doit constituer le cœur de notre plan de relance et de reconstruction. Et saluer l’ensemble des mesures qui aideront à ne laisser personne derrière, alors que la crise sociale est déjà là.

Mais nous ne pouvons nous en satisfaire. C’est, pour nous, une occasion manquée de faire preuve de l’ambition nécessaire pour faire face à cette crise inédite mais, surtout, aux enjeux qui nous attendent.

La pandémie du Coronavirus est venue nous le rappeler cruellement, nous avons besoin d’une rupture dans nos modèles de pensée, de société. Nous devons changer notre façon de faire, de produire, avec le respect de l’humain, du vivant et du climat, au cœur de nos solutions.

Et pourtant, en rejetant nos amendements, la coalition des conservateurs et des libéraux a fait tout le contraire.

Rejet de notre proposition de réviser une politique agricole dépassée pour l’orienter vers une politique agricole durable, pour le bien-être des paysan.ne.s et animaux.

Rejet de notre demande d’inscrire expressément le respect des accords de Paris et la nécessité urgente de stopper la perte de la biodiversité.

Et, plus particulièrement, rejet de notre demande d’une mutualisation de la dette via les « coronabonds ». Cette mutualisation est la seule garantie possible d’une solidarité effective, concrète, entre les pays européens. Sans elle, nous laisserons les pays les plus touchés par la crise sur le bord de la route, en contradiction avec le projet européen que nous portons.

Le mécanisme adopté sous le nom de « recovery bonds » ne répond pas, en l’état, à l’objectif de solidarité entre pays européens. Ne nous y trompons pas, les libéraux (Renew), les conservateurs (PPE) et les eurosceptiques (ECR et ID), ici, en adossant ces titres  de dette au budget européen, ont préféré soumettre cet objectif au bon vouloir des 27, qui décident du budget à l’unanimité. Et rien ne dit qu’ils sauront se mettre d’accord pour venir en aide à l’Italie, l’Espagne ou, demain – qui sait ?, la France. 

Nous continuerons, plus que jamais, à mener notre combat pour une Europe plus juste, plus solidaire, plus écologique. C’est bien d’une véritable union dont nous avons besoin pour l’Europe. »

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