Malgré le scandale, « business as usual » au Parlement européen

Le Parlement européen a élu aujourd’hui le socialiste Marc Angel en remplacement d’Eva Kaili, démise de ses fonctions suite à son implication dans le “Qatargate”. Les groupes PPE et Renaissance persistent donc dans leurs arrangements boutiquiers avec S&D.

Pourtant, on aurait pu imaginer qu’un nouveau cycle s’ouvrait, que les socialistes prennent une plus grande responsabilité suite au scandale et que les écologistes retrouvent leur deuxième siège à la proportionnelle, représentant mieux la diversité du Parlement. Surtout, on aurait voulu que le Parlement donne un signal fort de changement.

Déclaration de Gwendoline Delbos-Corfield, candidate du groupe Verts/ALE à la vice-présidence du Parlement européen :

Ce résultat n’est, malheureusement, pas une surprise dans cette enceinte trop prévisible où les vieux réflexes et les vieilles alliances sont trop souvent plus forts que les volontés de réforme.
Le groupe Verts/ALE continuera à défendre la mise en place, avant la fin du mandat, de règles solides accompagnées de procédures de contrôle et de sanction sans lesquelles elles resteront lettre morte.
Il en va de notre capacité à restaurer la confiance des Européennes et des Européens dans notre Parlement et, plus largement, dans le projet européen.

Déclaration de David Cormand, coprésident de la délégation Europe écologie au Parlement européen :

Les grands groupes continuent à se protéger les uns les autres, dans le cadre de petits arrangements entre amis, où l’on se répartit les postes en fermant les yeux sur les scandales.
Le vote d’aujourd’hui prouve à quel point, pour le moment, aucune leçon n’a été tirée du scandale de corruption qui éclabousse le groupe S&D et, à travers lui, toute notre institution, tout comme aucune leçon n’avait été tirée des fraudes, abus de biens publics, conflits d’intérêts et trafics d’influence à la Cour des comptes européennes (CCE), à la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), mais aussi à l’Office européen de lutte antifraude (OLAF).
Il serait temps de se demander pourquoi ces groupes se serrent les coudes et refusent de nettoyer les écuries d’Augias.
Le score élevé de la candidate d’extrême droite est une nouvelle preuve, s’il en était besoin, de la convergence bleu-brune qui s’opère, partout en Europe, entre les droites et l’extrême droite, avec la bénédiction du président du groupe PPE, Manfred Weber. Ce résultat permet une autre clarification : il est temps de ne plus réserver de traitement de faveur envers le groupe ECR par rapport à ID, tant rien ne différencie ces deux groupes d’extrême droite. Cela ne peut que nous inquiéter pour l’avenir de la démocratie dans l’Union européenne.« 

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