Gwendoline Delbos-Corfield sur le sommet UE-Balkans occidentaux
« Nous sommes déçu·e·s des résultats du Sommet des Balkans occidentaux, mais nous sommes aussi toujours déçu·e·s par le manque d’actions contre les violations de l’État de droit dans la région. En Serbie, non seulement la Commission ferme les yeux, mais elle continue à faire avancer leur candidature et à étendre les évaluations par pays malgré le manque de progrès de cet État et malgré les actions autoritaires de son gouvernement.
Il y a quelques semaines, Politico a appelé le Commissaire hongrois Várhelyi le « Voldemort » de l’élargissement indiquant que ses actions ont un impact négatif à long terme sur les relations UE-Balkans occidentaux.
Pendant ce temps, en Serbie, la liberté des médias continue de reculer, les autorités ont tenté de faire passer en secret un projet de loi permettant l’utilisation de la surveillance biométrique de masse et il y a toujours un niveau dangereusement haut de pollution de l’air à cause des centrales à charbon de la région. Et quand les gens manifestent, ils sont réprimés.
Si les dirigeants serbes ne veulent pas respecter les valeurs de l’UE et les droits de leurs citoyen·ne·s… Ils ont été très clairs là-dessus pendant le processus de candidature… Une fois que la Serbie sera un État membre, ils suivront la voie des gouvernements hongrois et polonais.
Et nous ne voulons pas que les citoyen·ne·s serbes soient des citoyen·ne·s européen·ne·s de seconde zone. Nous voulons qu’ils soient des citoyen·ne·s européen·ne·s à part entière. Nous pouvons y arriver en mettant des conditions plus strictes quand nous discutons avec le gouvernement serbe.
Les élections serbes de l’an prochain sont une chance de changement. Il est temps que nous discutions avec les citoyen·ne·s, la société civile et les médias indépendants de la région.
Même si ce sommet ne nous a pas permis d’espérer mieux pour les citoyen·ne·s de ces pays limitrophes, les relations UE-Balkans occidentaux sont à un carrefour. Si les dirigeants de l’UE veulent vraiment que la région intègre l’Union européenne, quand la Commission agira-t-elle contre les reculs de l’État de droit et de la démocratie dans ces pays ? »
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