Damien Carême sur la situation à la frontière entre la Pologne et le Bélarus.
« « La plus grande tentative de déstabilisation de l’Europe depuis la guerre froide ». Rien que ça ! Voilà comment le Premier ministre polonais qualifie la présence de quelques milliers d’exilés qui meurent de faim et de froid à sa frontière.
Sommes-nous tombés si bas dans l’infamie que l’aspiration de femmes, d’enfants et d’hommes à une vie meilleure nous menace ?
C’est à force d’attiser les peurs envers les exilés, d’en parler comme d’un problème, d’une menace, que nous soufflons à de sombres dictateurs l’idée sinistre et cynique de se servir de ces êtres humains comme des armes !
C’est à force de construire des murs, de poser des barbelés, d’appliquer l’état d’urgence à nos frontières que nous exposons la fragilité de nos démocraties et de nos valeurs à ceux qui les combattent !
Partout, par des gouvernements de tous bords, la maltraitance d’État infligée aux exilés nous enfonce dans l’abîme.
Heureusement, des citoyens et citoyennes se mobilisent, ré-humanisent, apportent soutien et chaleur dans les marécages polonais, dans les neiges alpines, sur les routes de l’exil.
Aux États membres, je dis une chose : votre inhumanité n’est pas la nôtre. Vos sociétés barricadées et inhumaines ne sont pas les nôtres. On ne combat ni les dictatures ni l’extrême droite en appliquant leurs idées. On les combat en réaffirmant haut et fort nos valeurs. «
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