Énergie : le Parlement sauve les renouvelables et établit une feuille de route pour le climat
Le Parlement européen a adopté un « paquet énergie » qui va favoriser les énergies renouvelables et l’efficacité énergétique et imposer une feuille de route contraignante pour les objectifs de Paris en matière de climat. Le vote fait suite aux négociations avec la Commission européenne et le Conseil. Réactions de Michèle RIVASI et Yannick JADOT.
Les députés ont adopté les objectifs à atteindre d’ici 2030 pour l’efficacité énergétique (32,5%) et les énergies renouvelables (au moins 32% au niveau européen avec une clause de révision en 2023 qui pourra être activée selon 3 critères : engagement de l’UE à une réduction plus élevée des émissions de gaz à effet de serre, baisses du coût de la technologie ou de la demande globale en énergie dans l’UE).
La directive sur les énergies renouvelables programme la sortie progressive de certains types de biocarburants destinés à la production alimentaire au profit des biocarburants de deuxième génération. En outre, la nouvelle législation crée un nouveau droit pour les citoyens de l’UE qui pourront générer de l’énergie renouvelable pour leur propre consommation ainsi que stocker et vendre la production excédentaire.
Enfin, le Parlement adoptera le règlement sur la gouvernance de l’Union de l’énergie qui prévoit un alignement des objectifs fixés d’ici 2030 pour les renouvelables et l’efficacité énergétique sur un budget carbone de l’UE. Cet aspect est nouveau dans la législation européenne tout comme les demandes d’une stratégie européenne sur le méthane, sur la précarité énergétique ou encore sur la transparence et la participation des collectivités locales.
Déclaration de Yannick JADOT, porte-parole des élus écologistes européens sur le Climat :
« Le Parlement européen a voté aujourd’hui un objectif d’au moins 32% d’énergies renouvelables à l’horizon 2030 pour l’UE. C’est un objectif insuffisant au regard des engagements pris à Paris pour le climat. En revanche, grâce au Parlement, nous sommes sortis de l’indigence des propositions initiales de la Commission et du Conseil, soit 27%.
Toutefois, je suis optimiste car réaliste. La rationalité économique, sociale, géopolitique et citoyenne est du côté des renouvelables. Leurs coûts ne cessent de baisser les rendant plus compétitives que les énergies fossiles et nucléaire. De plus, leur potentiel de création d’emplois est de loin supérieur: un million d’emplois créés dans le monde chaque année.
Grâce au travail acharné des écologistes, la bataille sur l’énergie citoyenne a par ailleurs été gagnée. Pour la première fois dans le droit européen, les projets citoyens de l’énergie renouvelable sont reconnus comme tels et des critères sont établis pour assurer le contrôle et l’autonomie au niveau local, tout en prévenant les abus des grandes entreprises du secteur de l’énergie ou des promoteurs de projets. Cette réforme va permettre la création de guichets uniques facilitant et rationalisant les procédures administratives et d’octroi de permis pour les nouvelles installations d’énergies renouvelables avec des délais précis et une distinction claire entre gros et petits projets.
Nous regrettons néanmoins que la remise en cause de l’huile de palme dans les agro-carburants ne soit pas plus rapide malgré la gravité de la déforestation en Indonésie et en Malaisie notamment. La France, protégeant les intérêts de Total à La Mède a malheureusement contribué à ce renoncement. Dans ce monde terriblement inquiétant, dépendre du soleil, du vent, de l’eau, de la chaleur de la terre, de la mer, des déchets… est un projet autrement plus enthousiasmant pour nos enfants que de dépendre de Poutine, de MBS ou de Trump ! »
Déclaration de Michèle RIVASI, Rapporteure sur la gouvernance de l’Union de l’énergie :
« Nous disposons enfin d’une feuille de route nous permettant de maintenir le cap sur l’Accord de Paris. Tous les pays de l’UE devront désormais établir des plans d’action pour maintenir le réchauffement climatique en dessous de 2 ° C avec l’ambition d’atteindre 1,5 °C. Pour la première fois, nous avons ancré dans le droit de l’UE l’urgence d’atteindre un objectif de zéro nette émissions de gaz à effet de serre.
Cette législation renforce la crédibilité de l’UE mais pour peser réellement sur la scène internationale et dans les négociations de la COP24, elle doit renforcer dès à présent ses objectifs. Nous demandons à la Commission européenne d’élaborer un plan d’action pour 2050 conforme aux dernières recommandations des experts du GIEC. Limiter le réchauffement à1,5°C est encore possible. Il n’y a pas de temps à perdre! »
Ci-dessous, leurs interventions en plénière lors du débat sur ces textes.
4 commentaires
C’est déjà fait avec les ICPE, le passage d autorisation à enregistrement en dessous de 100t/j de déchet traités et tout ça sans enquête environnementale. Surprenant que EELV n’en tienne pas compte et surtout, le problème des épandages de digestat bruts, déchets issus de la méthanisation , qui s’il a un impact sur les plantes, a aussi un impact négatif sur les sols. de plus, les industriels et certains agriculteurs doivent cultiver des CIV pour alimenter leur méthaniseurs… (le bilan carbone ne prend pas en compte le travail de la terre, les semis, traitement et récolte et transport vers l’usine) La sécheresse de cette année, a créée une spéculation sur les fourrages, beaucoup d’exportations en Allemangne, et chez nous, les pris ont aussi augmenter car les agriculteurs priorisait leur unité plus tôt que leur cheptel…
Cela engendrera une vente du bétail plus importante, donc, une baisse du prix d’achat,, une baise de cheptel, donc moins de lisier donc plus de culurte associées, et si j’en crois le nouveau ministre de l’Eco je ne sais quoi, il y aura développement de ces cultures…
Merci, de tenir compte de l’impact sur les sols
mme mr
pour la methanisation ..gramat 46 lot …1 projet et des echanges avec la region occitanie ..voir dossier avec conf paysanne …