
Enfin des sanctions européennes contre Israël !
Mercredi 10 septembre, Ursula von der Leyen annonçait les premières sanctions de l’UE contre Israël après 2 ans de génocide. Le jour d’après, le Parlement européen adoptait enfin une résolution sur Gaza – la première depuis 18 mois – qui appelait également à prendre des sanctions. C’est une avancée majeure pour l’Union européenne même s’il faut aller beaucoup plus loin et plus vite.
Le Parlement européen a enfin observé une minute de silence pour les victimes des massacres à Gaza. Un geste symbolique, mais qui arrive tard. Trop tard. Alors même qu’un rapport officiel des Nations unies a, pour la première fois, établi qu’Israël commet bel et bien un génocide à Gaza, les Palestiniens ont besoin de bien plus qu’une minute de recueillement : l’Union européenne doit respecter ses obligations légales au regard de la Convention de 1948 pour la prévention et la répression du crime de génocide. Cette convention n’est pas un texte abstrait : elle oblige les États à agir, à prendre toutes les mesures nécessaires pour arrêter ou empêcher un génocide.
Dans le même temps, l’évidence du deux poids deux mesures est devenue impossible à nier. Face aux 18 trains de sanctions adoptés contre la Russie, l’absence totale de sanctions contre Israël apparaissait chaque jour plus intenable. Acculée, Ursula von der Leyen a fini par annoncer, pour la première fois, des mesures restrictives contre Israël : suspension du volet commercial de l’accord d’association, gel du programme Horizon Europe, et sanctions ciblées contre certains colons ainsi que deux ministres suprémacistes notoires, Bezalel Smotrich et Itamar Ben-Gvir.
Ces sanctions ont été soutenues par le Parlement dans la résolution du 11 septembre 2025 sur Gaza. J’ai décidé de voter cette résolution malgré toutes les critiques que nous pouvons faire à ce texte. Oui, cette résolution est très loin de reconnaître pleinement la réalité du génocide que subissent les Palestiniens à Gaza, du nettoyage ethnique dans tous les territoires occupés et de la politique d’apartheid menée par Israël. Mais une fois qu’une résolution est sur la table, il faut négocier et choisir. Non pas entre le bien et le mal, mais entre le pire et le « moins pire ».
Ce texte a été écrit sans la main de la droite (PPE) et de l’extrême droite (ECR, PFE) qui disposent de la majorité dans ce Parlement. Et l’ordre des votes était clair : si la résolution commune (Verts/ALE, S&D, Renew) tombait, c’est celle du PPE qui aurait été adoptée. Et celle-ci ne demandait pas la suspension, même partielle, de l’accord d’association. Elle ne soutenait pas l’UNRWA. Elle ne condamnait pas Israël pour la famine volontaire. Elle ne mentionnait pas l’exportation d’armes. Tout aussi choquant : elle ne demandait pas de cessez-le-feu immédiat. Si cette résolution de la droite était adoptée, cela aurait donc représenté un retour en arrière dramatique pour la position du Parlement européen.
Je continuerai, pied à pied, à défendre chacun des points de la résolution initiale des Verts — condamnation du génocide en cours, embargo total sur les armes, défense de la CPI et des ONGs palestiniennes, suspension complète de l’accord d’association, droit au retour des Palestiniens. Quoi qu’il arrive.
Mon rôle, comme député européen, n’est pas de faire des discours pour dire que je suis « le seul à défendre la Palestine ». Mon rôle, c’est de construire des majorités pour l’aider. La cause palestinienne est juste et mérite qu’on la serve — jamais qu’on s’en serve. Jamais je ne laisserai la droite et l’extrême droite imposer leur texte.
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