G. Delbos-Corfield Mesures pour renforcer la transparence et la responsabilité dans les institutions
Gwendoline Delbos-Corfield sur le bilan des mesures pour renforcer la transparence et la responsabilité dans les institutions européennes suite au Qatargate.
Son intervention ⬇️
« Un an après le Qatargate, qu’est-ce qui existe pour empêcher la corruption dans les institutions européennes ?
Au Conseil ? Rien.
À la Commission ? Rien.
Un code de conduite, ça n’est pas un outil anticorruption. L’organe d’éthique indépendant qui avait été imaginé pour encadrer, faire des investigations, sanctionner les cas de corruption est un projet qui, pour l’instant, a disparu.
Au Parlement, nous avons fait de gros progrès sur les questions de transparence, notamment avec la déclaration de patrimoine. Mais les parlementaires continueront à se juger entre eux et les député·e·s risquent de se protéger les un·e·s les autres, comme souvent.
Il a été impossible de créer une structure avec des experts indépendants pour étudier les cas de conflits d’intérêts dans cette maison.
Impossible, aussi, de discuter des 5 000 € que nous recevons chaque mois comme frais généraux, en plus des budgets dont nous disposons déjà.
Enfin, il semble qu’il reste normal, dans la culture ambiante, qu’on accepte des déjeuners, des voyages à l’étranger, des places pour des matchs de football.
Pourtant, à chaque fois qu’une décision de politique publique est prise, ici ou ailleurs, sous l’influence d’un égoïsme privé, c’est la démocratie qui s’abîme, c’est l’intérêt général qui est perdu, c’est notre argent public commun qui est détourné.
Une démocratie saine est une démocratie sans complaisance envers la corruption, qu’elle soit grande ou petite, qu’elle soit rocambolesque ou quotidienne. »
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