Gwendoline Delbos-Corfield sur la procédure de l’article 7(1) concernant la Pologne et la Hongrie
Mercredi 6 avril, Gwendoline Delbos-Corfield est intervenue sur la procédure de l’article 7(1) concernant la Pologne et la Hongrie.
Son intervention ⬇️
« La situation est connue. Il y a quatre ans, ce Parlement a déclenché la procédure de l’article 7(1) contre le gouvernement hongrois. Mais cela fait douze ans qu’une autocratie prend forme dans l’Union européenne et l’inaction des institutions européennes est telle qu’on peut considérer que cela a, en partie, contribué à légitimer cette autocratie et, surtout, à la nourrir financièrement.
Nourrir des choix politiques anti-européens, nourrir des politiques publiques basées sur une idéologie d’extrême droite, nourri des oligarques corrompus qui ont détourné l’argent européen régulièrement. Cela est documenté, mais, depuis 2018, le Conseil n’a pas joué le jeu. Les auditions de l’article 7 du gouvernement hongrois n’ont pas été transparentes et encore moins régulières. Seuls les Finlandais et les Portugais en ont organisé.
Nous venons d’avoir confirmation qu’il y en aurait à nouveau le 30 mai, sous présidence française. C’est bien, mais une étape supérieure doit maintenant être passée, celle des recommandations. Et, j’ose le dire, cela a été dit juste avant moi, il est peut-être temps, aujourd’hui aussi, de parler de sanctions, même si cela ne s’est jamais vu.
Il est temps d’agir. Je l’ai toujours dit, quelle que soit l’issue des élections dimanche, il fallait que la procédure de l’article 7 se poursuive. Parce que le démantèlement des droits et des libertés, de l’État de droit, de la démocratie en Hongrie est immense. Cela a déstabilisé durablement les lois, les structures et la société. Douze années de désinformation ont eu des effets dévastateurs.
Pendant ces élections, on a compris qu’une partie de la population hongroise pense sincèrement que l’opposition, aidée par l’Europe, allait amener la guerre ukrainienne jusqu’au sein de la Hongrie. Une partie de la population pense sincèrement que l’opposition, aidée par l’Europe, allait changer le sexe, le genre des enfants à l’école maternelle dès leur plus jeune âge. Et ils y croient véritablement. Ça nous paraît de la fiction. Pour eux, c’est devenu réel. La question que les gouvernements doivent donc se poser aujourd’hui, le gouvernement de tous ces États membres, c’est est-ce qu’ils valident cet état de fait. Est-ce qu’ils acceptent une autocratie au sein de leur Union européenne, un espace d’intoxication par la désinformation, un espace d’intoxication par la haine de l’Europe et un espace d’intoxication par la complaisance à la dictature poutinienne. »
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